Les écarts se resserrent en tête du Vendée Globe, la course autour du monde en solitaire et sans escale. Le Français Armel Le Cléac’h (Banque Populaire), leader depuis maintenant près de quinze jours, voit ses poursuivants grignoter chaque jour un peu plus son avance. En 24 heures, son avance de plus de 100 miles sur son premier poursuivant a fondu.
Un trio de tête qui se ressert
Jean-Pierre Dick (Vibrac-Paprec 3), en choisissant une route plus longue, mais plus ventée, est revenu à moins de 50 miles de Le Cléac’h. François Gabart (Macif), qui a choisi la même option que Jean-Pierre Dick, remonte également très rapidement. Il a même réalisé le meilleur chrono sur 24 heures depuis le début de cette 7e édition du Vendée Globe, avec 469,6 miles parcourus entre jeudi (8h TU) et vendredi (8h TU), a à peine plus de 30 miles du record absolu en monocoque de 60 pieds (18,28m) Imoca, établi par le Britannique Alex Thompson.
L’option la plus au sud, plus efficace
C’est justement ce même Alex Thompson (Hugo Boss) qui fait les frais de la remontée de Jean-Pierre Dick et François Gabart. Pointé deuxième du classement pendant plusieurs jours, le Britannique est désormais relégué à la quatrième place et voit fondre sur lui les autres concurrents ayant choisit l’option la plus au sud. Le Suisse Bernard Stamm (Cheminée Poujoulat), le Français Jean Le Cam (SynerCiel), le Britannique Mike Golding (Gamesa) rattrapent à grandes enjambées Armel Le Cléac’h. Mike Golding se montre confiant sur la route choisie : « Nous sommes juste devant le front, nous avançons à peu près à la même vitesse et le vent change légèrement mais je suis globalement satisfait de mon choix de voiles d’hier soir (jeudi). Après ça, il suffisait de laisser le bateau avancer tout seul, ce qui est toujours agréable. Ca bouge beaucoup, mais au moins on avance vite »a-t-il confié sur le site internet du Vendée Globe.
Des organisateurs très attentifs
Des changements sont donc à attendre en tête de course. Les treize monocoques toujours en lice doivent désormais réajuster leur trajectoire. En effet, la direction de course a annoncé avoir remontée de 11 degrés «la porte des glaces» des Iles Kerguelen, dans l’océan indien, de peur que les marins ne rencontrent des icebergs ou des growlers. Déjà lundi, les organisateurs avaient remonté la première «porte des glaces» située aux confins de l’Atlantique sud et de l’Océan Indien pour les mêmes raisons. Ces «portes» sont matérialisées par deux points fictifs sur la carte et ont pour but d’empêcher les skippeurs de descendre trop au sud et de rencontrer des icebergs ou autres. Avec déjà sept abandons en moins de trois semaines, les organisateurs prennent soin de bien délimiter les zones à risques afin d’éviter de nouveaux incidents.
A l’heure actuelle, les bateaux ne sont pas encore entrés dans ces zones où la glace peut devenir leur pire cauchemar. Pour l’instant, on assiste à une véritable régate entre les huit premiers monocoques. Avec des vitesses moyennes qui frôlent les 20 nœuds, les écarts peuvent se réduire comme peau de chagrin.