Le Brésil a désigné son sauveur : Luis Felipe Scolari

Dix ans après avoir remporté la Coupe du Monde 2002 avec la sélection brésilienne, Luis Felipe Scolari revient au chevet de la Seleçao. Comme ce fut le cas lors de sa première aventure à la tête de la sélection, Scolari prend en main une équipe en crise. Sa mission: remporter la Coupe du monde organisée au Brésil en 2014 et à plus brève échéance, faire bonne figure lors de la Coupe des confédérations (15 au 30 juin 2013).

Après 24 heures de rumeurs, la décision a enfin été officiellement annoncée: Luis Felipe Scolari (64 ans) est le nouveau sélectionneur du Brésil. Il remplace Mano Menezes, limogé vendredi 23 novembre, suite aux mauvais résultats engrangés par la Seleçao ces deux dernières années. Mano Menezes, nommé le 24 juillet 2010, après l’aventure de Dunga à la tête de la sélection, avait pris en main une équipe qui était alors en troisième position au classement Fifa. Aujourd’hui, le Brésil a chuté à la treizième place.

Luis Scolari, une valeur refuge

Il y a donc urgence et l’unique solution pour apaiser la tension non seulement au sein des instances dirigeantes, mais aussi chez les supporters et dans la presse, était le retour d’une valeur refuge, le dernier entraîneur brésilien à avoir soulevé la Coupe du monde à la tête de la Seleçao, Luis Felipe Scolari. C’était en 2002, lors de la Coupe du monde co-organisée par le Japon et la Corée du Sud. Sélectionneur de juillet 2001 à août 2002, Scolari avait alors repris en main une équipe en crise et était parvenu à la hisser au sommet en remportant pour la cinquième fois la Coupe du monde.

Fort de cet aura, il décide alors de prendre en charge la sélection portugaise qu’il conduit en finale de l’Euro 2004, organisé justement au Portugal (défaite face à la Grèce 1-0). Une aventure qui va l’occuper jusqu’à l’Euro 2008 et l’élimination en quart de finale par l’Allemagne (3-2). «Felipao» (son surnom) décide alors de se replonger dans le quotidien d’un entraîneur de club. Pas n’importe lequel puisque Roman Abramovich, le milliardaire russe, l’embauche pour diriger Chelsea. Il prend les rênes d'une équipe qui vient de s’incliner en finale de la Ligue des champions. Beaucoup d’espoirs sont placés en lui, mais cette saison 2008-2009 tourne au vinaigre pour les «Blues». Le Brésilien est remercié le 9 février 2009. Le Néerlandais Guus Hiddink assure l’intérim jusqu’à la fin de la saison, avec de meilleurs résultats que son prédécesseur. Cette aventure londonienne aura été plus préjudiciable qu’autre chose pour Luis Felipe Scolari qui voit sa réputation de grand entraîneur entachée.

Un Globe-trotter unique en son genre

En juin 2009, le technicien décide de se relancer là où personne ne l’attendait. Lui qui a déjà vécu des expériences d’entraîneur au Koweït, en Arabie Saoudite et au Japon, décide de partir en Ouzbékistan. Il prend en charge le FC Bunyodkor en juin 2009 avec qui il remporte le championnat. Il met fin à cette aventure en mai 2010. Avant de poursuivre sa carrière, il part en Afrique du Sud commenter pour une chaîne locale la Coupe du monde et dès la fin de la compétition, s’engage avec Palmeiras, club qu’il avait déjà entraîné de 1997 à 2000 avec à la clef une Coupe du Brésil et une Coupe Mercosur en 1998 et la Coupe Libertadores en 1999. Il remporte le championnat en 2012, retrouve son aura dans son pays, alors que la sélection est en berne depuis quelques années.

Les rumeurs d’un changement de direction à la tête de la sélection se sont multiplier avec deux noms revenant avec insistance: celui de Scolari et celui de l’Espagnol Pep Guardiola. Mais l’arrivée d’un étranger à la tête du «monument national» que représente la Seleçao était impensable. Seul candidat crédible, Luis Felipe Scolari a finalement été nommé sélectionneur ce jeudi 29 novembre. Sa mission est simple: réaliser un bon parcours lors de la Coupe des confédérations qui se déroulera du 15 au 30 juin au Brésil (c'est-à-dire atteindre la finale) et remporter la Coupe du monde en 2014.

La pression qui pèse sur les épaules du Brésilien est énorme. Mais s’il a accepté cette mission c’est qu’il estime avoir les épaules pour supporter la pression qui sera exercée sur lui ces deux prochaines années. Pour rappel, le Brésil n’a organisé qu’une seule fois la Coupe du monde. C’était en 1950 et la Seleçao s'était inclinée en finale face à l’Uruguay (1-2) au Stade Maracana (qui pouvait alors accueillir 200 000 spectateurs). Une blessure toujours ouverte. Une victoire en 2014 pourrait enfin permettre aux Brésiliens d’oublier cette déconvenue.

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