Affaire Armstrong : l'Union cycliste internationale pointée du doigt

Suite au rapport de l'Agence américaine anti-dopage concernant l'affaire Armstrong, convaincu de triche depuis 1998, le patron de l'Union cycliste internationale (UCI) de l'époque, Hein Verbbrugen, voit désormais son nom associé à cette affaire. Acteur majeur du développement mondial du cyclisme, malgré les affaires en tous genres, Hein Verbbrugen est soupçonné de complaisance à l'égard du coureur américain.

L’Union cycliste internationale, qui est amenée à trancher sur le cas de Lance Armstrong après le rapport de l’Agence américaine anti-dopage (USADA) est sous le feu des critiques. En effet, depuis plusieurs jours, l’UCI est montrée du doigt pour avoir été complaisante à l’égard du cycliste américain.

Hein Verbruggen contesté

Si le président actuel, Pat McQuaid, n’est pas mis en cause, il en est autrement de Hein Verbruggen, qui a régné sur le cyclisme mondial entre 1991 et 2005. Agé de 71 ans, le Néerlandais est actuellement président d’honneur de l’institution. Visiblement, l’UCI de l’époque aurait largement brillé par son opacité pendant les années Armstrong, qui démarrent juste après le scandale Festina.

En 1998, cette affaire ébranle le monde du cyclisme. Le scandale éclate sur le Tour de France et la « planète vélo » fait la Une de tous les grands médias. C’est décidé, il faut reconstruire et redorer le blason de ce sport qui vient de subir un préjudice énorme. A la quête d’un nouveau respect, le Tour de France 1999 doit absolument se terminer sans être entaché d'une nouvelle affaire. Or, il s’avère que Lance Armstrong a été contrôlé positif à six reprises à l’EPO selon le quotidien sportif l’Equipe.

Lance Armstrong a-t-il profité de complicité au sein de l’UCI ?

Le rapport de l’Usada, qui contient de plus de 1 000 pages, démontre que Lance Armstrong aurait profité de complicités au sein de l’UCI. Le coureur texan ne s'est d’ailleurs jamais caché d’avoir eu des relations privilégiées avec Hein Verbruggen. Il a même été jusqu’à faire deux dons, entre 2002 et 2005, pour un montant total de 125 000 dollars, qui ont servi notamment à l'achat de matériel antidopage.

« Là où cela clochait vraiment, c’était avec l’UCI », a estimé Dick Pound, président de l’Agence mondial anti-dopage entre 1999 et 2007. « Ce n’est pas crédible de dire qu’ils ne savaient pas ce qu’il se passait. Je me suis plaint auprès de l’UCI pendant des années », a indiqué ce farouche opposant de Hein Verbruggen quelques jours après la sortie du document de l’Usada.

Pour l’heure, l’UCI fait face à d'importants remous à la suite de la publication du rapport de l'Usada. Le cycliste britannique David Millar a demandé à l'instance du cyclisme internationale de se séparer de M. Verbruggen. L’homme conserve encore d'importantes fonctions et aurait encore beaucoup d’influence dans cette institution.

Hein Verbruggen doit-il démissionner ?

« La première étape pour l'UCI est d'écarter Verbruggen », a assuré David Millar, ancien dopé repenti. « L'actuel président Pat McQuaid doit prendre ses distances. Cela s'est passé sous la présidence de Verbruggen et il y a pourtant eu (à l'époque) de nombreux démentis de l'UCI », a précisé le coureur. En 2005, alors qu'il quitte ses fonctions de président à la tête de l'UCI, Hein Verbruggen reçoit un vibrant hommage de Lance Armstrong. L'Américain salue « un grand ami » qu'il applaudit pour avoir été le « défenseur du droit des coureurs ».

L'ancien président commence à s'agacer de ce qui se dit autour de lui. Par exemple : il vient de démentir fermenent un article du quotidien De Telegraaf paru ce jeudi 18 octobre indiquant  qu'il affirme qu'il n'y a aucune « preuve » contre Armstrong dans le rapport de l'Usada. Hein Verbruggen répond par communiqué :  « Je proteste avec force contre l’article paru dans De Telegraaf jeudi matin sous la plume de Raymond Kerckhoffs et Hans Ruggenberg. Cet article suggère à tort que j’aurais déclaré que, nonobstant le dossier de l’Usada, il n’ y a pas de preuve à l’encontre de Lance Armstrong. Je n’ai fait aucune déclaration du tout à ce sujet. »

En mai 1999, Hein Verbruggen avait déclaré : « Je suis profondément convaincu que le cas Festina est une exception. »

 

Partager :