JO 2012 : qui sont les femmes porte-drapeaux ?

La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Londres fera une place significative aux dames. Les pays qui confient aux athlètes femmes le rôle de porte-drapeau olympique sont de plus en plus nombreux. L'exemple le plus emblématique est celui du Qatar.

Les femmes sont nombreuses à pratiquer le sport à un haut niveau et à s'illustrer dans plusieurs disciplines. Pourtant, peu d’entre elles sont devenues porte-drapeau de leur pays dans l’histoire des Jeux olympiques.

Une femme qui occupe ce rôle relève presque de l’exception, alors que cela devrait être une habitude au même titre que les porte-drapeau hommes.
Gageons qu'avec ces JO 2012, les mentalités feront un pas de plus en avant dans la parité, lors des cérémonies sportives.
 

Sharapova, première femme porte-drapeau de la Russie aux JO

Grande nation sportive, habituée des podiums olympiques, la Russie a attendu les Jeux de Londres en 2012 pour confier le drapeau de la délégation à une femme.

L'heureuse élue est Maria Sharapova, 25 ans, qui a remporté le tournoi de tennis de Roland Garros en 2012.

Ailleurs en Europe, la France et l’Italie remettent également le drapeau olympique entre les mains de femmes, qui ont en commun d'être escrimeuses.

Laura Flessel, « la Dame de Pic », ouvrira la marche pour la délégation olympique française. Elle est la troisième femme à recevoir un tel honneur dans l’histoire du sport français. Alors qu’en Italie, ce sera Valentina Vezzali, première escrimeuse à réaliser l’exploit de remporter la médaille d’or sur trois éditions des Jeux olympiques (en 2000, 2004 et 2008).

La Belgique aussi peut s’enorgueillir d’avoir une femme porte-drapeau à Londres, en la personne de Tia Hellebaut, championne olympique en titre du saut en hauteur, et deuxième sportive belge à recevoir une telle distinction dans l’histoire des JO.

Il faudrait souligner aussi le cas des Etats-Unis. Non seulement leur porte-drapeau est une femme - l'escrimeuse Mariel Zagunis, double championne olympique de sabre en 2004 et 2008 - mais c'est aussi la première fois dans l'histoire des JO que la délégation américaine compte plus de femmes (269) que d'hommes (261).

L’Afrique donne un bon exemple

Du nord au sud, on trouve en Afrique des pays qui sont fiers de leurs femmes porte-drapeau olympique. C'est notamment le cas du Maroc, avec la taekwondoïste Wiam Dislam.

Il en va également du Sénégal et de sa judokate Hortense Diédhiou, du Mali et de son athlète du 100m/haies Rahamatou Dramé, ou bien de la Côte d'Ivoire et de sa sprinteuse Murielle Ahouré. Tandis que l’Afrique du Sud a décidé de faire appel à Caster Semenya.

Un choix intelligent, compte tenu de l'humiliation qu’a subie cette grande championne du 800 mètres : lors des championnats du monde de Berlin en 2009, ses rivales l’avaient accusée d’être un homme, car elle avait dominé la finale haut la main.

Elle a été interdite pendant un an de concourir, le temps de « vérifier » son sexe. Avec cette nomination, l'Afrique du Sud lui offre une récompense symbolique, histoire de fermer cette blessure morale…

Le Qatar, une double première

C’est sans doute le Qatar qui marquera le plus les esprits de ces JO en matière d' « honneur aux dames ». Pour la première fois de son histoire, et après moult négociations avec le Comité olympique international (CIO), ce pays a accepté d’envoyer des athlètes femmes aux Jeux.

Son attitude dépasse même les espérances du CIO, puisque le Qatar a décidé que l’une des quatre femmes de sa délégation serait aussi porte-drapeau olympique. Il s'agit de Bahiya al-Hamad, 19 ans, qui concourra dans l’épreuve du pistolet à 10 mètres. Les trois autres athlètes féminines qatariennes sont une nageuse, une sprinteuse et une joueuse de tennis de table.

Le CIO a aussi remporté deux autres succès en matière de participation des femmes aux Jeux olympiques en provenance des monarchies pétrolières. Le sultanat de Brunei et l'Arabie Saoudite ont refusé dans un premier temps d'envoyer des athlètes femmes aux Jeux de Londres. Brunei a fini par accepter, de même que le Qatar. Mais avec l'Arabie Saoudite, les négociations ont été plus compliquées.

Farouchement opposé à une telle initiative, le pays a finalement cédé le 12 juillet dernier, en autorisant la participation de deux Saoudiennes aux Jeux olympiques : une judokate et une athlète de demi-fond. La pratique du sport féminin restera cependant encore interdite dans l'ultraconservateur royaume wahhabite.

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