Alors que l’Espagne sombre dans la crise économique, son équipe nationale peut marquer l’histoire du football lors du Championnat d’Europe des nations 2012 (8 juin-1er juillet en Pologne et en Ukraine). Avec un titre à Kiev le 1er juillet prochain, cette sélection espagnole deviendrait en effet la meilleure équipe européenne de tous les temps.
Car aucune autre n’a réussi cette incroyable passe de trois : remporter successivement un championnat d’Europe, une Coupe du monde, puis un nouveau Championnat d’Europe. La RFA (Euro-1972 puis Mondial-1974) et la France (Mondial-1998 puis Euro-2000) avaient réussi le doublé mais pas plus.
L’Espagne favorite de l’Euro-2012
Grâce à son football bien huilé et sur la foi de ses performances depuis quatre ans, l’Espagne aborde donc l’Euro-2012 en grandissime favorite. Elle a réussi des éliminatoires parfaites avec huit victoires en huit matches, 26 buts marqués contre 6 encaissés et elle compte dans ses rangs plusieurs joueurs de classe mondiale : le gardien de but Iker Casillas, les défenseurs Sergio Ramos et Gerard Piqué, les milieux de terrain Andrés Iniesta et Xavi Hernandez…
De plus, le sélectionneur Vicente Del Bosque veille à ce que ses protégés restent humbles. « Je pense que nous devons agir comme des personnes normales, explique-t-il sur uefa.com. On peut être fiers de ce que nous avons accompli mais, en même temps, c'est du passé et nous devons nous tourner vers l'avenir ».
Tensions entre joueurs du Real et du Barça
Pourtant, le sacre ne sera pas une formalité. Les motifs d’inquiétude ne manquent pas pour Del Bosque. Il devra tout d’abord se passer des services de Carles Puyol et de David Villa, deux éléments clés du groupe. Le défenseur central et l’attaquant du FC Barcelone sont forfaits sur blessure.
En l’absence de Puyol, Sergio Ramos et Gerard Piqué composeront la charnière centrale en défense. Problème : les deux hommes se détestent. Leur hostilité est devenue le symbole d’une rivalité excessive entre joueurs du Real Madrid et du FC Barcelone. Les matches entre les deux clubs - les « clasicos » - ont souvent été violents ces deux dernières années. De fait, le climat en sélection peut vite devenir détestable. Conséquence : Vicente Del Bosque s’évertue à jouer les pacificateurs. Il rappelle constamment l’intérêt supérieur du football espagnol.
Des signes de faiblesse
Mais les sélectionneur ne néglige pas pour autant le travail tactique. L’équipe d’Espagne a parfois manqué de caractère depuis sa victoire lors de la Coupe du monde 2010 (1-0 ap. prol. face aux Pays-Bas). La Roja a systématiquement perdu face à des adversaires de renom : 1-4 en Argentine en septembre 2010, 0-4 au Portugal en novembre 2010, 1-2 en Italie en août 2011, 0-1 en Angleterre en novembre 2011.
La sélection espagnole entamera justement l’Euro-2012 face à l’Italie, le 10 juin prochain. Elle n'a jamais battu la Squadra Azzurra en phase finale d’un tournoi. Mais il y a quatre ans à Vienne, la Roja avait éliminé l'Italie aux tirs au but, en quart de finale de l'Euro-2008. Le début d’une irrésistible ascension de l’Espagne.