Euro 2012 : l’ombre d’un boycott politique plane sur l’Ukraine

L’Ukraine, pays co-organisateur avec la Pologne de l’Euro 2012 de football fait l’objet de menaces de boycott de la part d’un certain nombre de leaders politiques européens. En cause, le cas de l’ex-premier ministre loulia Timochenko qui se dit maltraitée en prison où elle purge une peine pour abus de pouvoir.  

Comme pour les Jeux Olympiques de Pekin en 2008, la politique s’invite à l’Euro 2012. Officiellement, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a manifesté son intention de ne pas se rendre en Ukraine durant cet Euro-2012. Il exprime au nom des Européens le mécontentement sur le traitement fait à la prisonnière la plus célèbre ukrainienne, loulia Timochenko. De son côté, L’Allemagne a pris le leadership de l’offensive diplomatique à l’encontre des autorités ukrainiennes.

Egérie de la "révolution orange" en Ukraine en 2004, Mme Timochenko a été condamnée en octobre à sept ans de prison pour abus de pouvoir à l'époque où elle dirigeait le gouvernement, affaire qu'elle a toujours dénoncée comme une vengeance personnelle du président Ianoukovitch, élu en 2010, qui chercherait selon elle à l'écarter de la scène politique.

C’est en prison qu’elle a commencé une grève de la faim le 20 avril dernier pour sensibiliser l’opinion publique contre la violence qu’elle dit y subir. Une situation prise très au sérieux par les Européens, au point de refuser d’assister aux matches de l’Euro 2012 comme ce serait le cas de la chancelière Angela Merkel et de ses ministres, selon la presse allemande.

«Le sport c'est le sport, la politique c'est la politique»

Face à de telles menaces, Kiev a vivement réagi. Evitant de parler du cas Timochenko, les autorités ukrainiennes tentent de clore la polémique en accusant l’Allemagne de faire une manipulation artificielle. « Le sport c'est le sport, la politique c'est la politique, et tout cela est de la manipulation artificielle  », s’est indigné Oleg Volochine, porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères. Il trouve même que la situation est digne d’un épisode de la guerre froide en faisant ce commentaire : « nous ne voudrions pas penser que les dirigeants politiques allemands sont capables de ranimer les méthodes de la guerre froide et qu'ils vont tenter de faire du sport l'otage de la politique ».

Par ailleurs, même la Pologne pourtant non concernée par le boycott politique, se solidarise avec son voisin ukrainien. « Nous considérons que tous les appels au boycottage de l'Euro-2012 sont totalement injustifiés », a indiqué Marcin Bosacki, le porte-parole du ministère polonais des Affaires étrangères.

Partager :