Football : soupçons de matches truqués en Espagne

Si la Liga espagnole est considérée comme une des plus performantes au monde, grâce notamment aux exploits du Barça et du Real Madrid, elle est aussi une des plus endettées. La fragilité financière de nombreux clubs en ferait-elle des proies idéales pour les mafias des paris illégaux ? Ce lundi 30 avril, des informations contradictoires ont jeté le trouble avant un démenti de la Ligue espagnole du football professionnel (LFP).

Dans le football espagnol, les valises de billets destinées à encourager des équipes font depuis toujours partie du paysage sans que personne ne s’en offusque. Depuis novembre 2010, la loi espagnole, réputée jusque-là pour son laxisme, a fait pourtant des matches arrangés un délit inscrit dans le Code pénal. Ce qui fait que, depuis cette date, la Ligue espagnole du football professionnel (LFP) est censée enquêter et si besoin sévir…

Le match Espanyol-Sporting Gijon sème le doute

Les accusations formulées dimanche 29 avril par la radio Cadena Cope ont donc semé le trouble. Selon ces informations, le match Espanyol-Sporting Gijon (0-3), disputé samedi 28 avril, aurait fait l’objet d’une plainte de la part de la LFP auprès de la Justice. La victoire aussi large qu’inattendue du Sporting Gijon, qui se bat pour le maintien et qui est entraîné depuis peu par Javier Clemente, l’ancien sélectionneur camerounais, face à l'équipe catalane habituellement plus performante à domicile, avait en effet de quoi surprendre. Mais la Ligue démentait ces informations et, dans la foulée, les clubs concernés demandaient « plus de respect » (Mauricio Pochettino, entraîneur de l’Espanyol) et envisageaient de porter plainte.

Cependant, une autre radio, la très puissante Cadena Ser, faisait part d’enquêtes de la part de la Ligue sur des matches possiblement arrangés cette saison, alors que l’UEFA enquêterait de son côté sur l’implication de certains joueurs dans des matches truqués. Là encore, démenti formel de la Ligue, assurant qu’ « aucune plainte n’avait été déposée cette saison ni en Première ni en Deuxième Division ».

«Une tempête dans un verre d’eau»

La Ligue reconnaît cependant une récente rencontre entre des dirigeants du football professionnel et des magistrats. Selon elle, cette réunion n’avait aucun rapport avec des cas concrets, mais visait uniquement à demander à la justice espagnole de créer un procureur spécialisé dans la corruption dans le football. Des démentis qui n’ébranlaient pas Cadena Ser, qui maintien ses informations…

De quoi alimenter une polémique que certains dirigeants espagnols qualifient de « tempête dans un verre d’eau » mais qui n’a cessé de prendre de l’ampleur tout au long de la journée du lundi 30 avril. Une affaire qui met encore une fois en lumière un sport professionnel espagnol dont les bons résultats soulève régulièrement des questions, comme ce fut le cas dans le passé avec les suspicions de dopage soulevées entre autres par l’ancien champion français de tennis Yannick Noah. Et ce n’est pas la crise très grave qui touche de nombreux clubs, professionnels et amateurs, qui va contribuer à dissiper ce nouveau malaise.

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