Voile: Sarah Hébert, un coeur qui bat

Sur sa planche à voile, Sarah Hébert, 27 ans, s’est lancée le mercredi 22 février 2012 dans la traversée de l'océan Atlantique. De Dakar, au Sénégal, à Saint-François, en Guadeloupe, la navigatrice hors pair va réaliser ce périple avec un défibrillateur. En 2005, un médecin lui a en effet décelé une tachycardie qui nécessitait une opération. Le 6 mars 2006, le soir même de l'implantation, elle pensait déjà à ce rêve : traverser l'Atlantique en windsurf.

« Si je ne vois pas la mer, si je ne vois pas l’horizon, j’étouffe ». Voilà pourquoi Sarah Hébert, plusieurs fois championne de France, vice-championne du monde et d’Europe de Windsurf, se lance dans un nouveau défi : traverser l’océan Atlantique avec un défibrillateur.

Equipée de matériel totalement de série, Sarah Hébert sera suivie par un bateau accompagnateur. Au programme, 4000 kilomètres à effectuer en 25 jours à raison de 6 à 8 heures de navigation par jour. Elle s’arrêtera tous les soirs pour dormir à bord.

Enfant, elle arpente l’océan Indien et l’océan Pacifique

Tout commence en 2005 lorsqu’un médecin détecte un problème cardiaque qui nécessite la pose d’un défibrillateur. Le moment où commence son rêve de traversée. Un souhait qui va devenir réalité pour cette jeune femme qui, pour l’occasion, va renouer avec une partie de son enfance.

Sarah Hébert passe les douze premières années de sa vie sur un bateau. Née à Nouméa, elle arpente l’océan Indien et l’océan Pacifique. Grâce aux cours par correspondance donnés par ses parents, elle peut rester sur le voilier familial. « C’est un vrai plus d’avoir eu une enfance comme la mienne. C’était un autre apprentissage de la vie à la rencontre d’autres cultures. » Tout cela lui donne le goût du voyage.

C’est à 16 ans et demi que Sarah Hébert découvre le windsurf. Que peut-on bien faire  pendant sept heures sur une planche à voile ? « Penser, observer, écouter de la musique, des livres audio et la radio », en quelque sorte profiter de la vie et du large que la navigatrice ne cessera jamais d’admirer.

Une jeune femme inclassable

Depuis dix ans, Sarah Hébert continue à parcourir la planète pour participer aux rencontres internationales de windsurf. Entre deux compétitions, en 2009, elle se balade seule avec son sac à dos plusieurs semaines au Brésil. Alors lorsqu’on lui demande si ce handicap ne pèse pas sur sa vie, la question l’étonne un peu. « Cela n’a pas changé grand-chose pour moi. Je n’aime pas le mot handicap. Je préfère le mot différent. Mais que voulez-vous, il faut bien classer les gens. »

Classer Sarah Hébert est impossible. Alors que la Fédération Française de voile lui retire sa licence, elle rencontre un dirigeant de la Fédération arménienne au salon nautique à Paris. Elle profite de sa double nationalité et se prépare à disputer les JO de Pékin avec sa nouvelle délégation. Finalement, elle ne se rendra pas en Chine. « Le comité arménien n’avait pas assez d’argent, mais bon… ce n’était pas un drame ». Toujours partante, elle aura tout de même essayé. « On ne doit pas arrêter nos activités et minimiser nos rêves. Il faut juste s’adapter et c’est ce que j’ai fait. »

Le retour aux sources

Pour préparer cette expédition, entre le 11 novembre 2011 et le 11 janvier 2012, Sarah Hébert retourne en Nouvelle Calédonie et multiplie les grosses navigations loin du bord. Depuis son retour, elle peaufine son projet et se rend dans une salle de sport pour maintenir son niveau.

Depuis la pointe des Almadies à Dakar, Sarah Hébert a pris le départ de cette aventure humaine et sportive. « Je connais cette ville et cette pointe (la plus à l´ouest de l´Afrique, ndlr). Le paysage est magnifique. J’aime cet endroit, l’Afrique, la simplicité des gens et leur joie de vivre. Si j’ai décidé d’arriver à Saint-François en Guadeloupe, c’est parce que leur accueil est formidable, j’y tenais beaucoup », raconte la navigatrice.

Sarah Hébert est partie du continent africain pour accomplir ce projet fantastique qu’elle porte depuis deux années et qui l’amènera jusqu’aux Antilles. Et comme elle l’affirme si bien, « avec du cœur tout est possible ».

 

 

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