Trois mois après le Mondial 2011 en Nouvelle-Zélande et la finale perdue du XV de France, une nouvelle ère débute avec Philippe Saint-André, le nouveau sélectionneur. L'ancien ailier a succédé fin 2011 à Marc Lièvremont.
PSA fait l’unanimité chez les joueurs
Drômois d’origine, Philippe Saint-André, surnommé le « Goret » pour son style peu académique en tant qu'ailier, débarque à la tête de l’équipe de France avec un CV bien rempli. Auteur de 32 essais sous le maillot tricolore, il est le deuxième meilleur marqueur chez les Tricolores derrière Serge Blanco. Durant sa carrière, « PSA » est un des rares Français à s’être imposé dans le championnat anglais avec Gloucester et Sale. Une référence dans le rugby européen. Saint-André a été champion d'Angleterre en 2006 contre les London Irish (36-34) en tant que joueur et vainqueur du Challenge européen (2005) avec les Sale Sharks au poste d’entraîneur contre la Section paloise (27-3).
Sa nomination a été remarquablement bien accueillie. Tout le monde s’accorde a souligner son pragmatisme qui lui vient de ces années passées outre-Manche. Comme le dit François Trinh-Duc, demi d'ouverture du Montpellier HR : « Je préfère que ça soit carré, rigoureux, qu’on en prenne plein la gueule mais qu’on avance au niveau rugby ». De son côté, le pilier de Jean-Baptiste Poux déclare : « Il sait où il va et ce qu’il veut, c’est plutôt rassurant ». Le Biarrot Dimitri Yachvili renchérit : « Philippe est très axé sur les fondamentaux, la conquête, la discipline que ce soit sur le terrain et en-dehors du terrain ».
Un nouveau mode de fonctionnement
L'ancien capitaine du XV de France, vit dans le culte de son grand-père, fusillé par les nazis dans le Vercors. Pour cela, le respect, le travail et le don de soi, sont des exigences auxquelles il tient particulièrement. « Celui qui ne les respectera s'exclura de lui-même » avait-il déclaré lors de son premier discours aux joueurs. Mardi dernier, lors de l’annonce de la composition de l’équipe, il a répété le message : « Face à l'Italie, je peux accepter que les joueurs se trompent sur l'organisation du jeu mais ils n'ont pas le droit de faillir sur les valeurs de ce sport: le combat, l'envie d'avancer. Je veux de l'enthousiasme ! »
Philippe Saint-André souhaite faire aussi bien que Marc Lièvremont qui a emmené le XV de France en finale de la dernière Coupe du monde. Pour preuve, il s'est largement appuyé sur le groupe mondialiste : 11 des finalistes d'Auckland, pour débuter le tournoi.
Concernant le groupe, Saint-André est soucieux de la qualité de vie commune. Staff et joueurs ont réfléchi sur les règles à suivre et les sanctions. En souriant, le Montpelliérain François Trinh-Duc a commenté le nouvel état d'esprit. « Il y a des règles et des amendes pour les retards et les tenues. C'est 100 euros pour le retard par exemple. J'espère que cela va baisser car c'est la crise. Dimitri (Szarzewski) s'occupe de la caisse et c'est un bon comptable ».
En nommant Philippe Saint-André à la tête du XV de France, Pierre Camou, le président de la FFR, espère en terminer avec les excès et les polémiques qui ont émaillé le XV ces dernières années.