De notre envoyé spécial à Malabo
Depuis l’attribution de la co-organisation de la CAN 2012 à la Guinée équatoriale, ce pays travaille corps et âme pour que la compétition phare du football africain se déroule dans les meilleures conditions.
Un pays tout entier au service d’une compétition continentale
A Malabo, la capitale du pays, un stade neuf a été construit, d’une capacité de 15 200 places, tandis qu’à Bata, les autorités ont rénové le vieux stade, portant sa capacité à 35 000 places. Les routes ont été bitumées à près de 80% dans le pays. Des hôtels ont été construits ou rénovés afin d’accueillir les sélections, mais aussi les supporters et la presse.
C’est en 2006 que la CAN 2012 avait été attribuée au Gabon et à la Guinée équatoriale. Depuis, le seul pays hispanophone africain a réalisé un travail colossal. Un travail qui doit démontrer au reste du continent, mais aussi au monde entier, que ce pays est désormais apte à accueillir des évènements d’une dimension qui dépasse largement ses capacités.
Un petit pays organisant une compétition continentale
La Guinée équatoriale est un petit pays qui compte près de 700 000 habitants, avec une partie continentale et deux îles, dont celle de Bioko, située dans le golfe de Guinée et dont la capitale est Malabo. C’est là que se joueront les matches du groupe B, celui composé par la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, l’Angola et le Soudan.
A maintenant deux jours des premiers matchs à Malabo, l’ambiance commence à changer. S’il y a quelques jours encore, la ferveur n’était pas perceptible, on sent désormais le peuple équato-guinéen derrière son équipe.
Dans les rues de Malabo et sur les bords des routes sillonnant l’île de Bioko, on croise de plus en plus de supporters vêtus du maillot du Nzalang (surnom de la sélection équato-guinéenne). Les habitants s’affairent à nettoyer les rues et les contre-allées afin de donner une image positive d’un pays dont on entend rarement parler.
Des conditions particulières de préparation
Le climat compliqué en Guinée équatoriale, avec des températures avoisinant les 30° en journée et un taux d’humidité proche des 80%, rend les conditions de préparation des sélections compliquées. Les staffs des différentes équipes doivent donc s’adapter, organisant les entraînements en fin de journée ou alors en matinée.
Qui plus est, la brume omniprésente sur l’île de Bioko ne leur facilite pas la tâche. Les organismes doivent s’habituer et cela peut prendre quelques jours pour certains. La récupération n’est pas la même non plus.
Bref, c’est toute une organisation que doivent mettre en place les délégations des différentes sélections pour rendre les conditions de préparation les plus optimales à maintenant moins de 48h du premier match à Malabo. Qui plus est, les incohérences en matière de résidence des sélections n’ont pas facilité les choses pour certaines équipes.
Des lieux de concentration qui ne facilitent pas les déplacements
Le Soudan et le Burkina Faso devaient s’installer au sud de l’île, dans la localité de Luba, située à 40km de Malabo, et s’y entraîner. Mais les Burkinabè ont préféré s’installer à Malabo dans un hôtel répondant à leurs critères, plutôt que celui qui leur avait été attribué par la CAF.
Du coup, logeant au nord de l’île, les Etalons devaient parcourir 40km pour s’entraîner à Luba, sur les terrains attribués par cette même CAF au deux équipes résidant dans le sud de l’île. Sur une route sinueuse où la vitesse moyenne n’excède pas les 50 km/h, il fallait près d’une heure au bus des Etalons pour se rendre à Luba. Une aberration lorsque l’on connaît le climat de Bioko, déjà peu propice à la récupération.
Depuis le vendredi 20 janvier, les Burkinabè s’entraînent donc à Malabo, partageant les installations avec la Côte d’Ivoire et l’Angola. Mais pour la CAF, il n’est pas question que cette situation perdure. Les instances dirigeantes du football africain sont claires, les Etalons iront à nouveau s’entraîner à Luba.
C’est donc dans cette brume persistante que va débuter la CAN 2012 à Malabo, tant au niveau du climat qu’au niveau de l’organisation. Une brume que cherche à dissiper la Confédération africaine de football en multipliant les félicitations envers la Guinée équatoriale.