Le Stade de France aura au moins vu un match engagé, ce samedi 14 avril. Il s’agissait de la finale de la Coupe Gambardella (la Coupe de France des jeunes) remportée aux tirs au but par Monaco contre Saint-Etienne. En ce qui concerne la finale de la Coupe de France, la vraie, entre le Paris Saint-Germain et Lille, les craintes que l’on pouvait avoir avant la partie se sont largement confirmées. Encore en course en championnat pour le titre (Lille) ou pour la Ligue des Champions (Paris), les deux équipes ont longtemps semblé hésitantes dans leurs attaques.
Le meilleur exemple de cet état d’esprit est sans doute cette phase étonnante, peu après la 35e minute, lors de laquelle les Lillois font tourner le ballon en défense durant plusieurs minutes, s’attirant les sifflets des supporters parisiens. Entre le coup d’envoi fictif donné par Bernard Lama, ancien gardien du PSG et du LOSC, et la pause, la première mi-temps est à l’avenant. Les deux équipes, parmi les plus beaux jeux du football français cette saison, ne sont pas subitement devenues mauvaises.
Hoarau ne brille pas
La preuve en est que Gervinho pose de gros problèmes à Ceara et Camara en débordant plusieurs fois sur l’aille gauche. De l’autre côté, Nene n’est pas en reste, toujours précis au coup-franc et provoquant plusieurs fois la défense nordiste, bien soutenu par Bodmer, spécialiste des deuxièmes ballons. Simplement, on ne se découvre pas, on ne prend pas de risque. Ajoutons à cela les excellentes performances en défense centrale de Sakho, côté parisien, et de Rami, côté lillois, et on comprend que le score n’est pas prêt d’être débloqué.
La deuxième période commence par un coup dur pour le PSG : blessé à cuisse, le capitaine Makeleke est contraint de sortir, remplacé par Clément. Cela n’empêche pas les Parisiens de se créer la première véritable occasion. A la conclusion d’un centre emmené par Nene et Bodmer, la frappe d’Hoarau de l’angle de la surface est claquée en corner par Landreau (56e). Le match est un peu plus enlevé mais les deux équipes ont encore du mal à apporter du nombre en attaque. A vingt minutes de la fin de la partie, l’entraineur parisien Antoine Kombouare décide donc de prendre les choses en main et de sortir Bodmer, le meneur de jeu, pour accoler un deuxième attaquant, Erding, à un Hoarau qui n’a que rarement brillé jusque là.
Le joker Obraniak
Il le prouve une nouvelle fois lorsque, dès son entrée, le joueur turc déborde sur la droite et centre en retrait pour le Réunionnais, qui loupe complètement sa frappe décroisée (74e). Le PSG prend provisoirement le contrôle du jeu, jusqu’à ce que Rudi Garcia, le coach lillois, ne sorte aussi un atout de sa manche en faisant rentrer Obraniak à la place du Sénégalais Moussa Sow, pourtant meilleur buteur du championnat. A cinq minutes de la fin du match, c’est Lille qui commence à pousser, et qui finit par obtenir un coup-franc excentré. Obraniak frappe fort et en cloche, le gardien parisien Gregory Coupet semble voir le ballon au dessus mais celui-ci redescend juste sous la barre. Un moment d’hésitation plus tard, les supporters lillois peuvent laisser exploser leur joie : Lille a bien ouvert le score (1-0, 89e).
Complètement assommé, les Parisiens laissent Gervinho s’échapper dès l’engagement. Coupet sort dans un mauvais timing et le fauche dans la surface : penalty. Le portier parisien l’arrête, mais son équipe n’a plus le temps de refaire son retard. Le leader du championnat de France a vaincu le spécialiste de la Coupe de France. Après 56 ans sans titre, Lille remporte enfin un nouveau titre. Avant un doublé avec le championnat de France ?