Cyril Dessel : « Ce Giro est important pour moi »

Après deux saisons difficiles, Cyril Dessel, ancien maillot jaune sur le Tour de France, participe au Giro. Après douze années chez les professionnels, c'est la première fois qu'il s'aligne sur le Tour d'Italie. Il espère redonner un élan à sa carrière grâce à une victoire d'étape. A quelques jours du départ, il s’est entretenu avec nous.

RFI : Comment vous sentez-vous à quelques jours du départ de ce Giro ?

Cyril Dessel : Bien. Mes sensations se sont améliorées ces dernières semaines suite à ma reprise tardive cette saison (problèmes de santé, ndlr). J’arrive au départ de ce Giro avec une condition physique que je qualifierais d’intéressante et qui je pense peut me permettre de faire de belles étapes.

RFI : Comment l’avez-vous préparé ?

Cyril Dessel : J’ai repris l’entraînement autour du 15 février et comme tout mon programme à été remis en question, le Giro est devenu l’objectif de cette saison. Il me restait donc deux mois et demi pour arriver au top et j’ai essayé de ne pas brûler les étapes. Il me fallait aller doucement pour pouvoir être présent sur une course de trois semaines. J’ai senti au circuit de la Sarthe que j’étais en progression. A la veille de cette échéance, je suis assez satisfait du travail accompli. J’espère que cela me permettra d’être plutôt acteur sur cette course.

RFI : Pourquoi ne jamais l’avoir courue ?

Cyril Dessel : Tout simplement parce que depuis douze années, habitant la région Rhône-Alpes, j’ai toujours couru le Critérium du Dauphiné libéré, la course phare de cette région. Comme j’arrive sur ma fin de carrière, ce serait dommage de ne pas le courir au moins une fois. Après deux saisons très difficiles, c’est peut-être la solution pour regagner la confiance de l’équipe et retrouver une place au départ du Tour de France en juillet.

RFI : Que vous inspirent les sept arrivées en montagne ?

Cyril Dessel : Depuis ces dernières années, le Giro présente toujours un profil difficile. Cette année, c’est particulièrement corsé. Je ne vise pas le classement général, mais le fait de voir beaucoup d’étapes compliquées ne me déplait pas. Comme grimpeur, je vais avoir l’opportunité d’essayer de courir à l’avant de la course. Les coureurs offensifs vont pouvoir jouer leur carte. C’est quelque chose qui m’inspire.

RFI : En 2006 vous avez été maillot jaune sur le Tour de France et en 2008 vous avez gagné l'étape entre Cuneo et Jausiers, c’est difficile de revenir dans l’anonymat du peloton ?

Cyril Dessel : C’est sûr que ce n’est pas évident. J’ai connu de grands moments lors de ma carrière et même si je ne recherche pas la reconnaissance médiatique, l’adrénaline de la victoire me manque. En tant que sportif de haut niveau, c’est le résultat qui compte et subir c’est difficile. Ce Giro est important pour moi et si je suis trop en difficulté, il n’est pas certain que je continue ma carrière. Je vais avoir 37 ans à la fin de l’année et quand cela devient compliqué il faut savoir laisser sa place aux jeunes. Je suis encore capable d’apporter beaucoup de choses mais il faut que cela passe par des résultats. Je ne veux pas revivre les deux dernières saisons. Ce Giro va conditionner la suite de ma vie sportive. Avec Rinaldo Nocentini, nous sommes deux dans cette équipe à avoir porté le maillot jaune. On va essayer le maillot rose (le maillot de leader dans le Tour d'Italie, ndlr) ! (rires).

RFI : Pour terminer, vous rêvez d'un maillot de champion de France en juin ?

Cyril Dessel : Après avoir porté le maillot jaune, remporté une victoire sur le Tour et gagné au Dauphiné, ce serait la cerise sur le gâteau. Je n’en suis pas là, j’ai un Giro à courir et une victoire d’étape en Italie ce serait déjà bien.

 

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