Envoyé spécial au Stade de France, à Saint-Denis
On mesure difficilement la portée de l’exploit réalisé par les Marseillais ce samedi soir, à Saint-Denis. Deuxième Coupe de la Ligue d’affilée, quatrième de la carrière de joueur du Sénégalais Souleymane Diawara, troisième de la carrière d’entraineur de Didier Deschamps. Tous les records ont été battus. Mais cet exploit là a été réalisé au terme d’un match morne, pauvre en occasions et riche en fautes en tout genre.
Deux occasions en première mi-temps
Car le moins que l’on puisse dire, c’est que les licences des footballeurs de cette finale étaient loin d’être des licences poétiques. On avait laissé les deux équipes sur cette échauffourée, la semaine dernière en championnat, qui avait coûté la suspension d’El Kaoutari pour Montpellier et Rémy pour Marseille, ce match-ci est reparti sur les mêmes bases. Dès la deuxième minute, Gignac se retrouve au sol après une semelle de Stambouli, et est suivi de prêt par Valbuena, fauché par Saihi près de la ligne médiane (8e). Les Marseillais ne sont pas non plus avares de fautes, puisque Gignac, remis sur pied, met un tampon au portier adverse, Pionnier, sur sa sortie à la dixième minute. C’est pourtant bien seul que se blesse le Camerounais Stéphane M’Bia avec un tacle raté sur Belhanda (5e). Après un temps d’hésitation, Deschamps le remplace par Kaboré et M’Bia sort dix minutes plus tard, porté par trois soigneurs.
A part ça, il faut attendre le quart d’heure de jeu pour voir la première frappe et encore plus longtemps pour le premier tir cadré, les deux étant l’œuvre du même homme : le Tunisien Jamel Saihi, titulaire surprise à la place d’Estrada. Sur un centre mal négocié par la défense marseillaise, Saihi reprend de volée aux six-mètres mais Mandanda sort un arrêt de gardien de handball (22e). L’OM répond par un débordement de Gignac, qui centre pour Ayew. Le cuir revient sur Valbuena au point de penalty mais la frappe de l’international français est déviée sur le poteau par Yangambiwa (32e). Ce seront malheureusement les deux seules occasions de la première période.
L'explosion du peuple bleu et blanc
Et la deuxième ne repart pas sur un rythme plus élevé. De fautes techniques en fautes tout court, les passes filent en touche, les frappent sont dévissées et le jeu est haché. Après une légère domination montpelliéraine, symbolisée par une frappe non-cadrée de Giroud des vingt mètres (50e), Marseille s’installe dans le camp adverse et s’accapare le ballon à partir de l’heure de jeu. Dès la 58e minute, Andre Ayew (plutôt absent depuis le début de la partie) reprend un corner de Valbuena d’une tête décroisée qui passe au ras du poteau. Déjà prêt à fêter son but, le Ghanéen finit la tête entre les mains.
C’est encore un centre de Valbuena, mais sur un coup-franc excentré cette fois-ci, qui donne le but de la victoire à Taye Taiwo. Gêné dans sa sortie, Pionnier repousse du poing sur le Nigérian qui reprend, sans contrôle et du pied droit, d’une demi-volée au ras du poteau (1-0, 80e). Explosion chez le peuple bleu et blanc qui a envahi les deux tiers du Stade de France. Malgré la faiblesse du spectacle proposé par les deux équipes, l’OM a tout de même su montrer sa supériorité dans la gestion mentale d’une partie. Les derniers efforts produits par Montpellier dans les dix dernières minutes sont bien timides et la montée de Pionnier, pour un dernier corner dans les arrêts de jeu, n’est là que pour la forme. La mine dépitée, le président Louis Nicollin sait qu’il faudra se battre pour décrocher une place européenne en championnat, tandis que les Marseillais ont encore sept matchs pour réaliser l’exploit d’inscrire deux doublés coupe-championnat de rang à leur palmarès.