Il y a des signes qui ne trompent pas. C’est sur un alley-oop (passe lobée au-dessus du cercle) conclu d’un dunk fracassant de la main gauche que Blake Griffin (2,08 m, 114 kg) a signé son premier panier en NBA pour les Los Angeles Clippers, le 27 octobre dernier. Il faut avouer que le débutant avait eu le temps de préparer son coup et de visualiser l’action car ses débuts dans la grande ligue américaine avaient été différés d’une année. Sélectionné à la draft par les Clippers en juin 2009, l’intérieur originaire de l’Oklahoma avait en effet dû renoncer au tout dernier moment en raison d’une fracture de fatigue détectée la veille de l’ouverture de la saison 2009-2010.
Les compliments de Shaq
Un an plus tard, celui qui avait été désigné joueur universitaire de l’année 2009 par l’ensemble des médias américains est revenu encore plus fort, rendant, lors de ce match inaugural face à Portland, une feuille de statistiques garnie de 20 pts et de 14 rebonds. Au sein d’une équipe des Clippers qui se débat, comme la plupart du temps, dans les profondeurs du classement de la Conférence Ouest, le rookie (débutant) est rapidement devenu l’option offensive numéro 1 de l’entraîneur Vinny Del Negro. Et aussi la nouvelle coqueluche du Staples Center de Los Angeles, où ce sont plutôt d’habitude les Lakers et Kobe Bryant qui font se lever les foules.
Ses dunks spectaculaires pimentent les résumés de matchs et génèrent des millions de clics sur les sites d’hébergement de vidéo comme youtube, en particulier ses récentes performances face aux New York Knicks (44 pts) et aux Indiana Pacers (47 pts), des totaux jamais atteints par un joueur de première année depuis Allen Iverson en 1996. « Quand je regarde du basket avec mon fils, je ne lui laisse voir que trois joueurs: LeBron (James), Kobe (Bryant) et Griffin » déclarait même, il y a peu, le truculent Shaquille O’Neal. Sans doute Shaq se remémorait-il le tremblement de terre qu’avait causé son arrivée en NBA à l’automne 1992 sous le maillot du Orlando Magic.
Ce week-end, Griffin est donc l’attraction du All Star Game, d’autant que l’événement - qui réunit le gotha du basket américain - se déroule cette année dans sa ville d'adoption. Du coup, « The Beast » (la Bête), comme on le surnomme, va devoir payer de sa personne. Non content de participer au traditionnel match des rookies ainsi qu’au concours de dunk du samedi, il fera partie de l’équipe de l’Ouest lors du match des étoiles de dimanche, une première depuis le chinois Yao Ming en 2003. La fête aura quand même un goût amer car il a appris mercredi soir le décès de l’un de ses meilleurs camarades de lycée, victime de la maladie de Hodgkin.