Ce qu’on va retenir de ce match amical c’est le prestige pour les Bleus d’avoir battu à nouveau le Brésil, plus que le contenu du match. Cette victoire remet la France à égalité dans ses duels avec le Brésil, soit désormais 5 victoires pour chacune de ces deux nations lors de leurs quatorze confrontations dans l’histoire. Cela fera bientôt deux décennies que les Brésiliens n’arrivent pas à battre les Français. Dans ce dernier duel au Stade de France, le mérite en revient bien évidemment aux Bleus mais ceux-ci peuvent dire merci aussi au joueur brésilien Anderson Hernanes qui s’est fait expulser peu avant la mi-temps à la suite d’un coup de crampons assez dangereux sur la poitrine de Benzema.
Deux mi-temps diamétralement opposées
Avant ce coup du sort qui réduit à 10 la sélection brésilienne, celle-ci avait réussi à monopoliser le ballon quasiment tout au long de la première période. Certes, les occasions de but étaient rares de part et d’autre douchant les espoirs du public pour un grand spectacle, mais les Français se montraient particulièrement imprécis avec beaucoup de déchets dans leur jeu et de nombreuses passes ratées. Ils ont pourtant eu la plus belle occasion du jeu de cette première mi-temps, un tir croisé de Benzema à la 8ème minute après une incursion dans la surface de réparation. Mais si l’animation du jeu des Bleus a laissé à désirer durant cette première période, en revanche leur défense a montré une solidité très rassurante confirmant le bon choix de Laurent Blanc de réunir dans l’axe central Méxès et Rami.
Dès l’entame de la deuxième période, les Bleus montrent un tout autre visage dans leur jeu offensif. Enhardie par sa supériorité numérique, l’équipe de France se jette à l’attaque privilégiant son côté droit où Jérémy Ménez se montre nettement entreprenant aidé par les remontées successives du défenseur latéral droit Sagna. Et c’est sur une action individuelle mêlant la finesse et la détermination que Ménez parvient à déborder sur le flanc droit la défense brésilienne, pénètre dans la surface de la réparation et offre le but sur un centre calibré à Karim Benzema qui n’a qu’à repousser le ballon dans les filets de Julio Cesar. La France mène 1 à 0 à la 54ème minute. Les dix minutes qui vont suivre seront du pire effet pour la défense brésilienne qui vit un véritable harcèlement de la part de l’attaque française tout près de marquer à nouveau dans deux- trois occasions nettes. Le public découvre depuis l’ouverture du score un joueur de grand talent, Jérémy Menez, le passeur du but, qui sortira au milieu de la deuxième période sous les applaudissements du stade de France. Tout comme le buteur Karim Benzema, ovationné par le public lors de son remplacement à la 84ème minute. Les Brésiliens de leur côté ont laissé beaucoup d’énergies pour tenir le rythme à 10 contre 11 mais sont parvenus à se montrer particulièrement dangereux en toute fin de match.
Il est sûr, dira l’entraineur des Bleus à l’issue du match, que le fait d'avoir joué à onze contre dix a rendu les choses plus faciles mais, dans le contenu, j'ai aimé ce que j'ai vu, s’est félicité Laurent Blanc. Pas sûr que les spécialistes soient du même avis sur la qualité du spectacle offert. Mais Laurent Blanc a tout à fait raison lorsqu’il précise qu’il s’agit de ces victoires-là qui si elles ne rapportent aucun point, ont du moins le mérite de donner un capital de confiance aux joueurs...