Modibo Maïga : « On ne veut pas gâcher »

Arrivé à Sochaux en provenance du Mans à l’intersaison, l’attaquant malien Modibo Maïga (6 buts) s’est rapidement intégré dans l’équipe franc-comtoise. Son association avec le Nigérian Brown Ideye fonctionne de mieux en mieux et le FCSM possède la deuxième meilleure attaque de Ligue 1.

Modibo, vous vous êtes bien intégré à Sochaux après votre départ du Mans ?
C’est un gros changement pour moi mais j’arrive à m’adapter. Même si ce n’est pas facile, en raison des conditions météo que nous avons en ce moment.

Il y a une grosse différence entre Le Mans et Sochaux au niveau du club et du jeu de l’équipe ?
A Sochaux, il y a de très bonnes infrastructures. Et par rapport au Mans, le style de jeu est différent. Ici, on joue beaucoup au ballon, beaucoup plus qu’au Mans où l’on mettait plus l’accent sur le côté athlétique.

Qu’est-ce qui vous a décidé à signer pour Sochaux cet été ? Vous devez avoir eu d’autres propositions à l’intersaison.
Oui il y avait d’autres contacts. Mais la manière dont Sochaux s’est intéressé à moi m’a persuadé. Ils m’ont vraiment montré qu’ils avaient besoin de moi et c’est le discours que j’avais besoin d’entendre. Je me suis senti respecté et considéré. Et quand j’ai vu ça, je n’ai pas hésité.

Pour l’instant, cela se passe très bien pour vous: Sochaux est 7e et possède la 2e meilleure attaque du championnat derrière Lille. Et vous formez avec Brown Ideye l’un des duos les plus performants de Ligue 1. Vous vous êtes tout de suite bien entendu avec lui ?
Oui, on s’est trouvé rapidement. Quand je suis arrivé, on ne se connaissait pas et il fallait que je m’adapte à lui. Je suis arrivé un peu tard dans la préparation mais cela ne nous a pas empêché de bien nous entendre assez vite. On se parle, on communique beaucoup sur notre style de jeu, la façon dont on aime recevoir les ballons etc. On essaie de se comprendre. Et puis, il y a eu la réussite derrière.

Il y eu un match où il y a eu un déclic en particulier ou bien cette entente est venue progressivement ?
Non, il n’y a pas vraiment eu de déclic. Mais c’est venu un peu plus vite que prévu quand même. Le fait que j’étais nouveau au club, je pensais que cela prendrait plus de temps. On a été obligés de se concentrer sur nos jeux respectifs et d’aller l’un vers l’autre pour que cela aille plus vite. Et maintenant, on arrive bien à se trouver, tranquillement. Mais on sait que l’on peut encore mieux faire.

Sur le plan du style de jeu, qu’est-ce qui vous rapproche et qu’est-ce qui vous différencie ?
Je pense que l’on des styles de jeu assez semblables mais, par rapport à moi, Brown travaille plus dans la profondeur. Moi, je décroche beaucoup plus. C’est ce qui fait notre force à tous les deux et c’est ce qui nous permet de marquer tous ces buts.

C’est la meilleure association que vous ayez eu tout au long de votre carrière ?
Au Mans, j’ai joué avec des grands joueurs aussi comme Gervinho. Avec Gervais, c’était facile car il jouait sur les côtés mais c’est vrai qu’avec Ideye ça commence à devenir très intéressant.

Lille a donc la meilleure attaque et occupe la première place de Ligue 1, quel souvenir vous gardez de Rudi Garcia que vous avez eu comme entraîneur lors de votre première saison au Mans ?
Je ne l’oublierai jamais car c’est lui qui m’a permis de joueur en Ligue 1. Il nous a tous mis en confiance. Il reste quelqu’un de très important qui fait évoluer les joueurs et qui n’hésite pas à lancer des jeunes

Francis Gillot, il est très différent ?
Non, c’est un peu le même style. Tous les deux aiment faire jouer leur équipe de manière offensive. Ils ne négligent pas la défense mais ils aiment le jeu porté vers l’avant et la maîtrise collective. La différence avec Lille, c’est qu’ils ont quelques joueurs capables de faire basculer un match sur un exploit individuel. Mais sinon, c’est un peu le même profil que Sochaux.

Le match de samedi, c’est à Nancy, une équipe assez imprévisible. Quel est le discours avant cette rencontre ?
On se méfie car Nancy a une bonne équipe, même si cela ne se reflète pas au classement. Ils ont quelques matchs où ils n’ont pas eu la réussite avec eux comme à Marseille ou à Bordeaux par exemple. J’ai regardé plusieurs de leurs matchs et je trouve que ça joue pas mal quand même. Ils sont très présents dans les duels notamment. Mais on va venir avec nos armes pour essayer de ramener un résultat. On s’est entraîné sur terrain synthétique depuis mardi mais, pour moi, ce n’est pas un problème. Je connais, j’ai beaucoup joué sur synthétique déjà. Mais il faut s’y habituer.

Vous allez retrouver votre compatriote Bakaye Traoré...
Oui, on se connaît bien. On s’appelle de temps en temps. C’est un bon joueur, très technique aussi. Il sait que Sochaux marche bien en ce moment et il va faire le maximum pour nous battre. Mais on verra ce qui va se passer, chaque match a sa réalité. En tout cas, on ne va pas les sous-estimer. Il ne faut pas croire que ça va être facile parce qu’ils sont seizièmes au classement.

Où en est Charlie Davis, l’attaquant américain de Sochaux qui a été victime d’un accident de la route l’année dernière ?
Il revient bien. Il s’entraîne avec nous (1). C’est vrai qu’il y a de la concurrence derrière nous avec Cédric Bakambu (Ndlr champion d’Europe junior avec l’équipe de France), Vaclav Sverkos, Nicolas Maurice-Belay et d’autres encore. De toute façon, quand il y a de la concurrence, cela permet à l’équipe d’avancer. Quand un joueur rentre, il essaie de donner le meilleur de lui-même. Pour moi, la concurrence, c’est quelque chose de positif.

Il reste trois matchs avant la trêve (Nancy, Monaco, Bordeaux), si vous n'en perdez aucun vous pourrez commencer à rêver un peu ?
Pour l’instant, on ne s’enflamme pas. On essaie de faire les choses correctement. On sait qu’on a de la qualité et des talents pour faire mieux que les années précédentes (Ndlr Sochaux n’a fini qu’une fois au-dessus de la 14e place ces cinq dernières saisons). On n’a pas envie de gâcher. On a envie de rester dans la première moitié du tableau et de continuer à travailler. Mais on ne veut pas juste se contenter de ce que l’on fait en ce moment.

(1) il se pourrait que Davies soit prêté à la trêve afin d'avoir du temps de jeu.

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