La décision a pris tout le monde de court en Haïti. L’interdiction de tout rassemblement de plus de 10 personnes s'est accompagnée de la fermeture des usines après celle des écoles.
« On a appris cette mesure à la télévision, on n'était pas averti, témoigne Georges Sassine, le président de l’association des industries d’Haïti. Étant donné qu'on a appris cette nouvelle bien tard, il y a des usines qui en profitent pour travailler ce matin. Surtout qu'aujourd'hui, c'est vendredi et que la paie, c'est cet après-midi. Mais à partir de lundi, ce sera fermé. »
Aides financières aux employés
Dans ces usines encore ouvertes se pose évidemment la question de la distanciation sociale et de la sécurité des employés. Selon Georges Sassine, cette distanciation existe lorsque les ouvriers « sont deux mètres espacés l'un de l'autre. Ils sont beaucoup plus en danger en allant et venant du travail, parce qu'ils sont l'un sur l'autre dans les véhicules en commun, et ensuite chez eux, cette promiscuité... Donc personnellement, je préfère ne pas y penser parce que déjà, 58 000 personnes à gérer pour les usines, c'est compliqué. »
Casse-tête de gérer un arrêt total des activités. Et quid des aides financières qui pourraient être versées aux employés afin qu’ils puissent acheter de quoi manger pour plusieurs jours pour éventuellement se confiner à domicile ? Tout reste à organiser en Haïti, par un État sans grandes ressources budgétaires.
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