Son nom - PMP 1 - n'est pas très évocateur, mais cette toxine est une tueuse de moustiques. Et pas n'importe lesquels : les anophèles, vecteurs du paludisme. C'est une bactérie qui produit cette toxine. Elle est connue depuis les années 1990, mais jusqu'à présent, elle n'avait jamais réussi à être isolée. C'est désormais chose faite, grâce au travail de dix ans d'un laboratoire de l'université californienne de Riverside.
« Cette bactérie produit une toxine qui vise les anophèles, explique Estefania Contreras, qui a mené ces recherches. Cela peut nous aider à mettre au point des stratégies pour contrôler ces moustiques. Le plus important à mes yeux, c'est que cette bactérie peut se développer très facilement dans les régions endémiques du paludisme. Maintenant qu'on sait isoler la toxine, on pourra la récolter et l'utiliser en spray ou en pommade dans les endroits où vivent les moustiques. »
La toxine pourra donc être administrée directement sur la peau humaine. C'est en effet le deuxième gros avantage de PMP 1 : elle est complétement inoffensive pour les autres êtres vivants. Elle ne frappe que les anophèles. Même les autres insectes sont épargnés.
Il s'agit donc d'une belle avancée obtenue en laboratoire. Mais comme souvent, il faudra encore attendre pour la voir appliquée sur le terrain. car si le mécanisme est connu, il faut encore développer l'insecticide qui l'utilisera.
►Lire en anglais l'article publié dans la revue Nature Communications