« Moins de riches, plus de ruches », « la Terre, tu l'aimes ou tu la quittes ». Encadrés par des forces de l'ordre, les jeunes manifestants ont défilé depuis la place de l'Opéra jusqu'à celle de la République. Parmi eux, des lycéennes des prestigieux établissements parisiens Louis-Legrand et Janson-de-Sailly. « Si on ne fait rien maintenant, dans quelques années, on sera foutus, on sera tous morts », s'emporte l'une. « Pour nous, ça va être compliqué si on laisse les choses comme ça (...) Faut qu'on se mobilise maintenant », renchérit une autre.
« Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui sont venus aussi parce qu'ils ont entendu que Greta Thunberg venait. C'est incroyable qu'elle puisse servir de symbole », s'enthousiasme Anaïs Darenes, une jeune femme en service civique. Depuis le début de sa grève hebdomadaire de l'école l'été dernier, la jeune Suédoise est devenue la coqueluche des médias et des militants climat, et a inspiré bien d'autres élèves à travers le monde.
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Comme Greta Thunberg, qui s'installe chaque vendredi devant le Parlement de Stockholm pour réclamer plus d'actions du gouvernement contre le réchauffement, des milliers de jeunes ont manifesté en Allemagne, en Australie ou en Grande-Bretagne. En Belgique, 7 500 jeunes étaient de nouveau dans la rue jeudi 21 février, pour la septième semaine consécutive. A cette occasion, la jeune Suédoise avait prononcé un discours ferme, appelant les dirigeants européens à se doter d'un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 80 % d'ici 2030.
Mais ce vendredi, la jeune Suédoise est restée plus discrète, laissant la parole à d'autres représentants de son mouvement lors d'une conférence de presse sur la place de la République. « Je souhaite que les adultes prennent leurs responsabilités. Nous faisons grève parce que les gens ne font rien », a ainsi déclaré l'Allemande Luisa Neubauer, 20 ans. Les responsables politiques « doivent afficher le courage que nous montrons aujourd'hui », a jouté la Belge Anuna de Wever.
Greta Thunberg et plusieurs représentants du mouvement venus de Belgique ont été reçus en fin de journée par le président Emmanuel Macron. « Les jeunes ont raison : on n'en fait jamais assez », a déclaré sur BFMTV à l'issue de la rencontre le ministre de la Transition écologique François de Rugy, disant comprendre l'« impatience » de cette jeunesse.
En France, le mouvement des jeunes pour le climat est pour l'instant timide. La semaine dernière, ils étaient environ 200 lycéens et étudiants à bloquer la circulation devant le ministère de la Transition écologique. Les jeunes Français entendent surtout se mobiliser le 15 mars, date à laquelle Greta Thunberg appelle à une « grève mondiale pour le futur ».
(Avec AFP)