Réchauffement des océans: le nombre de canicules marines a doublé en 35 ans

L'été 2018 a été le plus chaud en Europe depuis 15 ans. Dans l'air, mais aussi dans l'eau. Sur le littoral français par exemple, des records de température de la mer ont été battus et tout comme il y a des canicules dans l'atmosphère, il y en a dans les océans, dont les conséquences peuvent être graves, selon une étude publiée mi-août dans la revue « Nature ».

Plus de 1,5 degré par rapport aux normales saisonnières dans la mer du Nord et jusqu'à 3 degrés supplémentaires sur la côte méditerranéenne. Si les vacanciers français ont pu profiter de conditions idéales pour se baigner cet été, cette bouffée de chaleur est loin d'être une bonne nouvelle. Car c'est l'ensemble des océans et mers de la planète qui sont concernés. A tel point que le nombre de canicules marines a doublé en 35 ans.

Les effets sont nombreux, pour les espèces animales tout d'abord. Celles qui peuvent se déplacer, comme les poissons, migrent vers des zones plus fraîches. Les morues sont par exemple de plus en plus nombreuses en Arctique. Mais les coraux n'ont pas cette capacité et sont donc condamnés à dépérir. C'est le cas cette année de près de la moitié de la grande barrière de corail au large de l'Australie.

La hausse des températures marines a d'autres effets : une eau plus chaude prend plus de place et cela participe à la montée des eaux. Les océans jouent enfin un rôle de climatiseurs planétaires. Ils emmagasinent presque la totalité des excès de chaleur dus à l'effet de serre, mais la multiplication de leurs canicules laisse craindre que la machine ne soit détraquée.

Consulter l'étude des chercheurs Thomas L. Frölicher, Erich M. Fischer & Nicolas Gruber dans la revue Nature.

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