Espace: à Baïkonour, Thomas Pesquet s'apprête à réaliser son rêve

Ce jeudi 17 novembre à 20h20 TU, l'astronaute Thomas Pesquet va décoller pour l'espace depuis le cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan, sous les yeux de ses proches, qui eux vont rester sur Terre.

Avec notre envoyé spécial à Baïkonour,  Simon Rozé

C’est sous des applaudissements nourris que l’équipage s’est installé pour cette traditionnelle conférence de presse derrière une grande vitre en verre. L’Américaine Peggy Whitson, le Russe Oleg Novitski et le Français Thomas Pesquet sont en effet toujours en quarantaine. A 38 ans, le Français a l’air ému. Sa famille, ses amis, des anciens astronautes français sont présents pour le soutenir. Le benjamin de la mission semble aussi plutôt détendu. Peut-être parce que, comme il le dit, il ne réalise pas encore. Il sera pourtant assis demain au sommet d’une fusée de 50 mètres au-dessus de 300 tonnes de carburant explosif, à quelques minutes seulement de réaliser son rêve.

La seule chose qui l’embête un peu, dit-il, c’est qu’il faudra 48 heures à sa capsule Soyouz pour rejoindre la Station spatiale internationale. Deux longues journées où il devra partager les 6m3 de son vaisseau spatial avec deux coéquipiers. Ce sera spartiate, mais le dixième astronaute français pourra pour la première fois regarder notre Terre d’en haut. Et si le temps est un peu long pour rejoindre l’ISS, il a prévu d’amener un jeu de cartes et d’apprendre à ses coéquipiers des jeux français.

Ses proches entre fierté et appréhension

Guillaume Pesquet, lui, appréhende le décollage. « C’est un professionnel surentraîné, mais c’est aussi mon petit frère. Et de savoir que bientôt il va s’asseoir tout là-haut pour partir dans l’espace. Ça prend au ventre », confie le jeune homme au micro de RFI.

Pour que Thomas Pesquet puisse partir l’esprit tranquille, il faut que celui de ses proches le soit aussi. C’est le travail de son collègue et ami, Lucas Parmitano parti dans l’espace en 2013. « Moi, je suis là pour expliquer mon expérience, raconter ce qui se passe au moment où on voit la fusée qui commence à décoller, dit-il. Quand ils comprendront que ça marche très bien, la peur va passer et il restera la joie et la fierté d’être là, en tant que parents. »

Reste aussi la tristesse d’être seule pendant les six prochains mois, pour la compagne de l’astronaute, Anne Motet. « Tout le monde pense à moi. J’ai beaucoup d’amis qui m’écrivent et qui me disent : "Pendant six mois tu viens quand tu veux". Donc, je vais avoir des petits tours de famille et d’amis à faire. Et puis très vite je vais me remettre au travail. Dès lundi, je retourne à Rome, où je suis basée. »

Le quotidien va donc reprendre ses droits, mais même si son compagnon n’est plus sur terre, Anne Motet pourra lui parler. Une visioconférence est organisée toutes les semaines entre les astronautes et leurs proches.

→(Re)lire: Station spatiale internationale: pourquoi envoie-t-on des hommes en orbite?

Pour regarder la vidéo «La sortie de la fusée Soyouz à Baïkonour» sur vos smartphones, cliquez ici

Partager :