Pour limiter l’effet de serre, le carbone de l’air peut-être stocké dans les sols. Jean-Luc Chotte, directeur de laboratoire à l’Institut de la recherche pour le développement (IRD), revient sur la nature de ce procédé unique.
« Il s’agit de transformer le carbone de l’atmosphère qui est sous forme de CO2 en composé organique comme des feuilles, des racines et d’autres composés. Et ces composés sont stockés dans les sols, qui représentent un réservoir très important de carbone à l’échelle de la planète. Pour faire simple, le seul processus que l’on doit maîtriser, c’est la photosynthèse. Donc planter des arbres, faire des cultures », explique le chercheur.
Aujourd’hui, on estime que l’agriculture est responsable d’un quart des émissions de gaz à effet de serre. Mais elle pourrait devenir une partie de la solution. C’est le sens du programme scientifique « 4 pour 1000 », lancé en avril dernier par le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll.
Jean-Luc Chotte détaille la nature du projet. « La taille actuelle du stock de matières organiques des sols à l’échelle de la planète est tellement important qu’il suffirait, par des pratiques agricoles, d’augmenter ce réservoir de 0,4%, donc 4 pour mille, pour annuler les émissions de gaz à effet de serre annuelles à l’échelle de la planète. »
Et c’est donc une formule gagnante autour de laquelle les chercheurs et les agriculteurs du monde entier vont pouvoir s’associer.