Avec notre correspondant à Stockholm, Sébastien Horion
Avec la naissance de Vincent, issu d'une transplantation d’utérus, c'est une première mondiale que vient de réaliser l'équipe du professeur Mats Brännström de l'université de Göteborg, en Suède. Même prématuré de deux mois, Vincent se porte bien et la maman également.
Conçu in vitro, l'embryon s'est développé dans un utérus greffé. La maman de 36 ans avait en effet reçu l’utérus d'une amie de la famille, une femme âgée de 61 ans.
Cette prouesse a été rendue possible grâce à quinze années de recherches, de collaborations, mais aussi d'échecs au sein des spécialistes de la transplantation. Cette nouvelle devrait permettre à quelque 200 000 femmes en Europe de lutter contre une infertilité méconnue qui est celle de l'absence d'utérus à la naissance ou à une ablation suite à un cancer.
« Ça demande une réflexion éthique »
La viabilité des recherches sera connue avec les six autres femmes actuellement suivies dans le même service.
Le professeur René Frydman, père scientifique du premier bébé éprouvette français, salue cette naissance, qui selon lui, ouvre de grandes perspectives, mais pose aussi des questions éthiques : « La réflexion suit celle sur le don d’organe avec les précautions habituelles. Il y a aussi le fait que ce soit au sein d’une famille. Il faut réfléchir sur l’absence de pression, l’absence de liens qui seraient contraignants, qu’il pourrait y avoir des dettes entre tous les acteurs. Donc ça demande une certaine réflexion éthique bien entendu. »