Mobilisation mondiale contre le trafic d'ivoire

Une « marche mondiale » est organisée, ce samedi 4 octobre, dans près de 125 villes du monde, afin d'exiger des mesures d'urgence contre le braconnage des éléphants et des rhinocéros d'Afrique. Le trafic d’ivoire est devenu le quatrième trafic le plus important au monde après le trafic de drogue, la contrefaçon et la traite d'êtres humains. Les chiffres du braconnage sont - chaque année - de plus en plus alarmants.

Ils étaient dix millions au début du XXe siècle, il n’en reste aujourd’hui qu’entre 400 000 et 500 000. Les éléphants d’Afrique souffrent chaque année un peu plus d’une chasse de plus en plus intensive.

Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature, si les taux de braconnage se poursuivent au niveau actuel, le continent africain pourrait perdre un cinquième de ses pachydermes dans les dix années à venir. En Afrique centrale, où 60% ont disparu ces dix dernières années, la situation est encore plus critique. C’est un risque d’extinction totale qui est redouté par les différentes associations de défense de la faune sauvage.

Dans ce contexte, les organisateurs de la marche mondiale espèrent donc une mobilisation très forte. Dans les capitales des 125 pays participants à cet événement militant, des marcheurs ont prévu de porter des pétitions aux ambassades des pays dit du « gang des 19 », une liste de 19 pays, dont la Chine et le Kenya, épinglés par la convention sur le commerce international des espèces sauvages menacées. Ces pays sont accusés de ne pas avoir pris les mesures suffisantes pour combattre ce trafic d’ivoire pourtant interdit depuis 1989.

Prise de conscience citoyenne

« La vraie solution, ça c’est clair, elle est du côté de la demande, dans les pays qui achètent l’ivoire, explique Goeffrey Mauvais de l'Union internationale pour la conservation de la nature. Donc il faut s’attaquer à ces pays, il faut s’assurer que les citoyens - il ne faut pas compter sur les dirigeants - prennent conscience de l’impact de leur démarche, de leur pratique. »

Une démarche qui passe par beaucoup de sensibilsation, « par beaucoup de transformation culturelle », souligne Goeffrey Mauvais. « Un peu comme on l’a fait dans les années 70 en France, quand il y a eu ces campagnes contre la fourrure. [...] Il faut qu’on arrive à obtenir des pays asiatiques la même transformation culturelle majeure. Et visiblement qui n’est pas simple parce que cela veut dire qu’il faut toucher les gens dans les provinces, dans les campagnes, dans les villes. »

La démarche de ce samedi est également citoyenne. Que ce soit à Paris, à Londres, à New York ou à Johannesburg, ce sont des particuliers qui ont organisé cette marche et qui ont relayé l'appel via les réseaux sociaux. En France, ce sont une étudiante vétérinaire et une responsable marketing qui sont à l'origine de l'opération.

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