Le traitement de la petite Américaine avait commencé moins de trente heures après sa naissance, et donc beaucoup plus tôt que ce qui est normalement fait pour les nouveau-nés contaminés par le VIH, le virus de l'immunodéficience humaine. La fillette a été traitée jusqu'à ses un an et demi, puis les médecins ont perdu sa trace pendant 10 mois. Dix mois sans traitement. Par la suite, les tests sanguins avaient tous été négatifs. Aujourd'hui, elle a quatre ans, et au début du mois de juillet, un test de routine a révélé que le virus est à nouveau présent.
Pour les médecins, ce cas est une énigme, car généralement, lorsque le traitement est arrêté, les niveaux de VIH remontent en quelques semaines et non en quelques années. Ils vont maintenant tenter de comprendre ce qu'il s'est passé.
Les espoirs dans la prévention
La déception est forte dans son cas, celui d'un traitement précoce après infection. Mais l’espoir se fait jour en ce qui concerne la prévention avant l’infection. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) révèle ce vendredi 11 juillet de nouvelles recommandations dans la lutte contre le sida. Parmi ces recommandations, l'OMS appelle les homosexuels à prendre un traitement pour éviter d'être contaminés par le virus.
Concrètement, il s'agit de prendre une seule pilule chaque jour. Cette pilule contient un mélange de deux antirétroviraux : le Tenofovir et l'Emtricitabine. Il s'agit de molécules qui ciblent les rétrovirus, dont le VIH, en empêchant les virus de se reproduire dans nos cellules.
Un traitement destiné aux populations à risque
Il y a quelques effets secondaires comme des maux de tête et des nausées dans les premiers temps de traitement, mais le plus important, c’est que les essais cliniques montrent que la prise quotidienne de cette pilule diminue de 92% le risque d'être infecté par le virus. Bien sûr, ce traitement ne doit pas se substituer au port de préservatif. C'est une manière complémentaire d'éviter aux personnes d'être infectées par le virus du sida.
L'OMS conseille ce traitement aux hommes homosexuels en particulier, car il s'agit d'une population à risque, c'est-à-dire plus souvent touchée par le virus que le reste de la population. Car pour l'Organisation mondiale de la santé, les personnes qui ont le plus de risques d'être infectées par le VIH ne reçoivent pas les soins nécessaires. Et c'est donc à leur égard qu'il faut faire le plus d'efforts de prévention et de traitement.
Des populations mises au ban de la société
Les cinq populations à risques décrites par l’OMS sont les hommes homosexuels, les prostituées, les prisonniers, ceux qui s'injectent des drogues, et enfin les transgenres, c’est-à-dire les personnes dont le sexe de naissance ne correspond pas à l'identité sexuelle. Sachant que pour ces deux dernières catégories de personnes (drogués et transgenres), le risque d'être infecté par le VIH est 50 fois plus élevé que pour le reste de la population.
Ces personnes ne sont pas à proprement parler plus sensibles au virus, mais elles adoptent souvent un comportement à risque en se protégeant peu ou mal contre le VIH. Elles sont aussi souvent discriminées dans leur pays où leur comportement est réprimé durement par la loi et elles sont donc mises au ban de la société.
Garantir un accès aux soins pour tous
Dans les recommandations de l'OMS, il y a donc aussi des mesures pour intégrer ces cinq populations clés dans les plans de lutte contre le sida pour leur permettre un meilleur accès aux traitements.
En tout cas, parmi les différents conseils de l'Organisation mondiale de la santé, cette prise de médicament en préventif est une première. Une nouveauté qui fera parler d'elle lors de la 20e Conférence internationale sur le sida qui aura lien du 20 au 25 juillet à Melbourne en Australie.