Record en 2013: ça chauffe pour le climat

Avant la sortie, en mars prochain, de son rapport annuel sur l'état du climat, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) a publié, mercredi 5 février, quelques éléments qui permettent d'affirmer que l'année 2013 fera partie des dix années les plus chaudes qui aient été enregistrées depuis 1850 (le début des observations météorologiques systématiques).

« La température moyenne de 2013 confirme la tendance au réchauffement sur le long terme », a déclaré le secrétaire général de l'OMM, Michel Jarraud. C'est pour lui une réalité indéniable, même si le rythme du réchauffement est irrégulier.

Car, au vu des concentrations record de gaz à effet de serre qui sont mesurées dans l'atmosphère, la hausse des températures moyennes va se poursuivre sur plusieurs générations.

Le XXIe siècle compte déjà treize des quatorze années les plus chaudes jamais observées et le record est détenu par 2005 et 2010. Au palmarès du réchauffement, 2013 a donc gagné la 6e place ex æquo avec 2007.

La température, témoin du climat

La température de la surface de la planète est une variable météorologique et climatique qui nous renseigne directement sur le changement du climat.

Les données en cours d'analyse par l'OMM proviennent principalement de trois sources indépendantes et complémentaires : l’Unité de recherche sur le climat de l’Université d’East Anglia (Royaume-Uni), le Centre national de données climatologiques de l’Administration américaine pour les océans et l’atmosphère (NOAA), et le Goddard Institute for Space Studies (GISS), qui travaille pour la Nasa.

Si les calculs de ces trois jeux de données diffèrent un peu, les résultats indiquent dans tous les cas un réchauffement à l'échelle du globe sur le long terme, confirmé dans la synthèse de l'OMM.

Ces résultats ont été également confrontés à ceux du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT), selon lesquelles la température moyenne à la surface des terres et des océans se classe au quatrième rang des plus élevées jamais constatées.

El Niño, l'absent de 2013

Les fluctuations de température à court terme sont fonction de deux phénomènes océaniques récurrents : El Niño, « le courant de l'enfant Jésus », un courant chaud qui apparaît peu après Noël au large du Pérou, et La Niña, son antagoniste froid qui balaie les côtes du Chili, du Pérou et de l'Equateur en remontant vers le nord.

Or, en 2013, malgré l'absence de ces courants, en particulier d'El Niño, responsable de longues périodes chaudes, la température moyenne à la surface des terres et des océans a dépassé de 0,5°C la normale calculée pour la période 1961-1990 et de 0,03°C la moyenne de la décennie 2001-2010.

Pour une année de variation El Niño neutre, ces chiffres représentent donc une hausse brute de la température moyenne, illustrée par les chaleurs exceptionnelles qui ont été observées en Australie ainsi que dans certaines régions des océans Pacifique et Arctique.

Les observations rejoignent les prévisions

En septembre dernier, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) publiait le premier volet de son cinquième rapport qui, non seulement confirme l'analyse scientifique du réchauffement en cours, mais propose quatre scénarios concernant l’évolution du climat d’ici 2100.

Pourtant, aucun d'entre eux n'envisage la possibilité d'une stabilisation du réchauffement, car même un arrêt complet et immédiat des émissions de gaz à effet de serre n'empêcherait pas ceux qui sont déjà dans l'atmosphère de jouer leur rôle réchauffant.

La confirmation des données de température sur l'année 2013 par l'OMM amène donc Michel Jarraud, son secrétaire général, à conclure que « c'est notre capacité - ou incapacité - à réduire les émissions de dioxyde de carbone et autres gaz qui retiennent la chaleur qui déterminera l'état de la planète que nous léguerons à nos enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants ».

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