Entre dissensions et divisions, le sommet de Rio s'oriente vers un accord a minima

Dès ce mercredi 20 juin, la ville de Rio de Janeiro accueille la Conférence des Nations unies sur le développement durable. Un grand rendez-vous mondial, aussi appelé Rio+20, pour tenter de relancer l’élan et l’engagement suscité il y a 20 ans par un premier sommet de Rio en 1992, véritable point de départ de la préoccupation internationale pour l’environnement. C’est là qu’avait émergé le concept de développement durable.

Ce mercredi s’ouvre le sommet Rio +20, après cinq mois de négociations. Les délégations et chefs d’Etat des 193 pays membres des Nations unies doivent discuter des mesures à prendre pour protéger la planète.

Le sommet devrait redéfinir notre mode de développement et de gouvernance mondiale. Parce que les chercheurs sont pratiquement unanimes : l’environnement se dégrade et de nombreux rapports scientifiques le prouvent.

Seulement, la division entre pays industrialisés et pays en développement est forte. Les pays émergeants ne veulent pas freiner leur développement industriel pour protéger le climat, là où les pays de la révolution industrielle (XIXe siècle) ont pollué sans compter. Et les géants économiques et démographiques, qui ont bien souvent une croissance à deux chiffres comme les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) sont maintenant en passe de rejoindre les pays industrialisés.

Raison de plus, pour eux, de ne pas céder à des exigences énergétiques plus propres certes, mais surtout bien plus coûteuses pour eux que les centrales à charbon et les centrales nucléaires.

Un accord déjà trouvé

Malgré ces dissensions, un texte a en effet été adopté ce mardi 19 juin par l'ensemble des négociateurs, après que l'Union européenne, qui bloquait tout accord depuis la veille en raison d'un certain nombre de divergences - en particulier sur la question du statut du Programme des Nations unies sur l'environnement (PNUE) -, a obtenu satisfaction.

Cet accord, dont les détails restent encore secrets, sûrement avant la signature définitive, devrait être signé tel quel, pour éviter une réouverture des débats. Ils doivent ratifier vendredi un projet de déclaration finale de 49 pages, intitulée « L'avenir que nous voulons ».

Du côté des ONG et associations qui ont pu se procurer le texte, la déception prédomine. Greenpeace a parlé d' « échec épique » et WWF de « déception significative ». « Nous avons besoin que les leaders du monde viennent au secours des négociations, ou bien nous allons avoir plus de pauvreté, plus de conflits et plus de destruction de l'environnement », a déclaré à l'AFP son directeur général, Lasse Gustavsson.

A l’issue du sommet, l’échec devrait être moins retentissant que celui de Copenhague en 2009, mais l’avenir de la planète n’est pas assuré pour autant.

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