Vega : mission réussie, un nouvel atout pour l’Europe spatiale !

Vega, la nouvelle petite fusée européenne, s’est élancée comme prévu lundi 13 février à 10H00 TU dans le ciel nuageux de la Guyane ! Les ingénieurs de l’agence spatiale européenne ont pu profiter de la courte fenêtre de tir qui leur était accordée et le plan de vol a été parfaitement respecté.

La tension était vive lundi matin au centre spatial de Kourou : Vega est une petite fusée mais elle est le résultat de 11 années de travail et a fait l’objet de plusieurs innovations, testées en situation réelle pour la première fois. Parmi celles-ci, on peut évoquer le premier étage de la fusée, chargé d’arracher les quelque 136 tonnes à la gravitation terrestre, entièrement réalisé en fibre de carbone, un matériau très isolant, plus léger que l’acier, … et moins coûteux !

« Chacun des quatre étages de la fusée comporte des nouveautés et il est très probable qu’on les retrouve prochainement sur les autres fusées européennes » explique Antonio Fabrizi, chef de projet. Une heure après son décollage, Vega a mis sur orbite avec toute la précision voulue deux satellites italiens et sept microsatellites scientifiques appartenant à différentes universités européennes.

Un marché en plein essor

Ce vol de qualification étant réussi, Arianespace, la société européenne qui commercialise les vols à partir de la Guyane, pourra donc proposer une gamme complète de lanceurs, avec Ariane 5 pour les grosses charges, Soyouz pour les moyens satellites et désormais Vega pour les petits satellites : satellites d’observation de la Terre, satellites scientifiques appartenant à des institutionnels ou des opérateurs privés vendant de l’imagerie spatiale. Un à deux lancements par année sont envisagés pour commencer si bien que la nouvelle petite fusée pourrait contribuer à hauteur de 10% au chiffre d’affaires d’Arianespace, dans un futur proche.

Mais Vega sera-t-elle compétitive ? « Oui », répond Jean Yves Legall, le PDG d’Arianespace. « Il y a beaucoup de monde sur ce marché mais cela ne va pas durer longtemps », se réjouit-il. « L’essentiel des lanceurs de la taille de Vega sont d’anciens missiles soviétiques qui ont été recyclés et reconvertis en lanceur. Les stocks diminuent et Vega va bientôt être le seul lanceur disponible de sa catégorie », précise-t-il.

Une volonté politique

De leur côté, les ingénieurs du CNES, l’agence spatiale française, tablent sur la fiabilité et la ponctualité des lancements pour s’imposer sur ce marché. Mais les visées de cette opération ne sont pas uniquement économiques. « Les satellites envoyés par ce genre de lanceurs sont souvent estampillés ‘sécurité’, notamment les satellites d’observation » explique Alain Dupas, expert en politique spatiale. « Il est donc stratégique pour les européens de procéder eux-mêmes à leurs lancements ». Economie, stratégie : les européens espèrent bien profiter de cette nouvelle donne !

 

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