Pour lancer sa « Librairie digitale », l’université de Cambridge, l’une des plus renommée au monde, a frappé un grand coup. Elle n’a pourtant eu qu’à puiser dans les travaux de l’un de ces plus illustres hôtes, pour extraire manuscrits et croquis qui dormaient dans ses archives depuis plus de trois siècles et demi.
Le résultat est à la hauteur de l’abondant travail accompli par l’ancien étudiant, devenu le père de la théorie de la gravitation universelle. Philosophe, mathématicien, astronome et alchimiste, Sir Isaac Newton (1642-1727) a laissé derrière lui une quantité d’ouvrages et une batterie de lois qui régissent toujours les sciences à l’heure actuelle. Et c’est cet agrégat de travaux que se propose aujourd’hui de restituer l’université de Cambridge au commun des internautes, pour peu que ceux-ci soient de nature téméraire.
Car il faut bien avouer que si l’exercice est original, la jouissance de toucher la « grande Histoire » de sa souris s’estompe vite devant les kilomètres de pages manuscrites compilées sur le site (près de 4 000 pages). D’autant que n’est pas Newton qui veut : difficile de donner sens à des notes qui décortiquent quelques-uns des mystères – désormais résolus – de l’humanité.
Des mathématiques à l'optique
L’essentiel des documents consultables remontent aux années 1660. A cette époque, Isaac Newton, jeune universitaire, se passionne pour les mathématiques, la physique et l’optique, domaines dans lesquels il excelle rapidement. Cette même décennie voit également une pomme s'écraser sur son crâne (un épisode relevant de la légende plus que du fait historique), lui laissant supposer que seule une force d'attraction est à l'origine de ce phénomène bien ordinaire. La théorie de la gravitation figurera ensuite dans l'ouvrage qui le fit connaître au monde entier, le Philosophiæ Naturalis Principia Mathematica, plus communément appelé « Principia », publié en 1687, et dont une version annotée est justement proposée sur le site de l’université.
Avec cette mise en ligne, l’université de Cambridge souligne l’étroitesse des liens qu’elle a entretenus avec Isaac Newton, d’abord en participant à son éducation puis en lui confiant un part de son enseignement, à la tête de la chaire de mathématique (1669-1701). Une belle vitrine virtuelle, aussi, pour la cinquième université au monde selon le dernier classement de Shanghai. Il ne s’agit pourtant là que d’une partie des trésors intellectuels du scientifique dont disposent les responsables de l’établissement, qui se chargeront de mettre la totalité en ligne dans les mois à venir.