Le MNHN s’est doté d’un équipement de pointe pour la recherche

Des études d’échantillons au grossissement souhaité, dissections virtuelles, accès à l’anatomie interne sans destruction vont désormais être rendus possibles grâce à un nouvel outil dont s’est équipé le Museum national d’Histoire naturelle, à Paris. Un nouveau scanner hautement performant, baptisé AST-RX, va désormais permettre aux chercheurs d’explorer en 3D des échantillons de sciences naturelles … à la fois pour mieux les étudier et pour optimiser la valorisation et conservation des collections.

La nouvelle plate-forme d’Accès Scientifique à la Tomographie à Rayons X est installée dans les laboratoires de recherche du Muséum national d’Histoire naturelle et du CNRS, sur le site du Jardin des Plantes. Elle a pour principal objectif de permettre la numérisation par microtomographie (*) et nanotomographie(*) de spécimens des sciences naturelles. En termes de recherche scientifique, les intérêts sont nombreux : reconstitutions en 3D aisément manipulables sans altérer les objets d’étude.

Ainsi, un cerveau de 300 millions d’années appartenant à un poisson proche des requins et des raies a été mis en évidence par des scientifiques du Muséum et du CNRS : c’est la première fois qu’un cerveau fossilisé si ancien est découvert. Les chercheurs ont aujourd’hui accès à la structure endocrânienne des mammifères fossiles. Ils peuvent étudier la morphologie interne et l’évolution des crânes d’hominidés ainsi que celui de nos ancêtres, à l'instar du Néandertalien de la Chapelle aux Saints ; ils peuvent aussi étudier des insectes fossiles inclus dans l’ambre et des gangues rocheuses, ou bien encore l’anatomie et la morphologie des tissus biominéralisés etc..

Une technologie ni destructrice ni invasive pour les échantillons rares et fragiles

Les collections du Muséum sont parmi les plus importantes au monde et ce nouvel outil devrait permettre aux chercheurs de valoriser les collections auprès des chercheurs, des enseignants ou même du grand public, en révélant les structures internes des échantillons sans prendre le risque de les endommager et en permettant d’affiner le répertoire des collections et l’inventaire de la biodiversité.

L’intérêt principal de la microtomographie est de visualiser à haute résolution l’ensemble des structures des échantillons, autorisant ainsi l’exploration de structures internes auparavant inaccessibles. De plus, la technologie utilisée est non destructive et non invasive, une caractéristique capitale pour l’étude des collections des sciences naturelles.

Pour mieux apprécier les relations entre l'Homme et son environnement

« La plupart des 68 millions de spécimens conservés au MNHN, depuis parfois plusieurs siècles, n'ont été explorés qu'en surface et pourront donc dorénavant révéler certains secrets de leur structure interne », souligne Gilles Boeuf, président du Muséum. Le Mnhn est très riche : depuis plus de 300 ans le Mnhn s'intéresse à la diversité des matériaux terrestres et des êtres vivants, y compris celle des Hommes et de leur culture.  Avec ce scanner, c’est désormais un nouveau regard sur les collections historiques et diverses qui va pouvoir être effectué : AST-RX devrait permettre de mieux apprécier et analyser les relations complexes entre les Hommes et cette diversité et révéler de nouvelles informations lors de réexamens détaillés via ces nouvelles technologies d’imagerie.

Ce type d'appareil était déjà à la disposition des scientifiques dans certains centres de recherches mais le Muséum est le « premier musée au monde à être doté d'un scanner aussi performant et polyvalent », assure le paléontologue Gaël Clément, responsable de ce nouvel outil de recherche partagé entre le MNHN et le CNRS. Le Muséum national d’Histoire naturelle et ses partenaires se placent désormais, grâce à cette acquisition, dans une situation privilégiée pour devenir incontournables dans l’utilisation et l’exploitation des technologies de l’imagerie 3D.

Pour en savoir plus :

Consulter le site du MNHN

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