Où sont passées les hirondelles au ventre blanc qui annonçaient le printemps ? L’été, leurs nids piaillaient sur les poutres des étables et les premiers envols des oisillons annonçaient le rendez-vous sur les fils électriques, la fin des vacances et le retour à l’école … Il a beau exister cinq espèces d’hirondelle, nous n’en voyons quasiment plus : « Nous perdons en moyenne 1% de nos hirondelles rustiques chaque année », constate Frédéric Jiguet.
Pour établir ce type de statistique, un programme de suivi temporel des oiseaux communs, baptisé Stoc, est coordonné au niveau national par Frédéric Jiguet. Ce chercheur assure la valorisation scientifique des données collectées sur l’ensemble du territoire par quelque 1000 ornithologues bénévoles qui, chaque année, sur des sites tirés au sort, effectuent un comptage permettant d’apprécier des tendances de l’évolution des populations d’oiseaux.
Des fiches signalétiques, 100 cartes de répartition et 200 illustrations ...
L'ouvrage livre des fiches signalétiques concernant les 100 espèces d’oiseaux les plus connues parmi les 300 qui se reproduisent de façon régulière au printemps ou en été dans nos régions. Mais comment les ornithologues procèdent-ils pour recenser les populations d’oiseaux ... qui, par définition, ne restent pas en place ! ? Certes, à la fois gros, rares et visibles les aigles royaux, cigognes noires, cigognes blanches etc sont faciles à repérer et il relativement aisé de les compter dès lors que leur habitat est localisé. Pour les espèces communes telles que moineaux ou mésanges par exemple, le comptage est plus délicat.
Pour évaluer l’évolution des effectifs et leurs variations dans le temps et l’espace, « des protocoles d’échantillonnages ont été mis en place, explique Frédéric Jiguet. Ils permettent de suivre une petite partie de ces populations en partant de l’hypothèse que la fraction d’échantillonnage de l’espèce va varier comme la totalité : si je constate que j’ai 20% de moins de mésanges que l’année précédente dans mon jardin, cela signifiera que globalement il y a 20% de mésanges en moins dans la nature ».
Le comptage n’a pas pour seul objectif de satisfaire des statistiques. Le but visé par les chercheurs est de mieux apprécier les liens entre activité humaine et biodiversité et à mieux comprendre les raisons des variations dans l'évolution des tendances... Quels sont, par exemple, les facteurs qui profitent à l'extension de certaines populations d'oiseaux et ceux qui menacent sévèrement d'autres espèces? ...
Depuis 2007, le Comité français de l’UICN et le Muséum national d’Histoire naturelle se sont associés pour réaliser la Liste rouge des espèces menacées en France, en collaboration avec les organismes de référence sur les espèces en métropole et en outre-mer.
Selon les dernières études, Un oiseau nicheur sur quatre serait menacé : l’UICN estime que sur 277 espèces d’oiseaux nicheurs en métropole, 73 d’entre elles sont actuellement menacées … Une proportion beaucoup plus élevée qu’au niveau mondial, où 12% des espèces d’oiseaux sont menacées d’extinction.
A la déstabilisation et la destruction des habitats liées aux activités humaines s’ajoute les perturbations liées aux changements climatiques : sécheresse et incendies de forêts, inondations et tempêtes sont autant de facteurs responsables du déclin des espèces.
Un deuxième ouvrage, du même auteur devrait être publié à l’automne prochain chez le même éditeur, autour des 200 espèces nicheuses les plus rares et les plus menacées parmi lesquelles le vautour moine, le macareux, le passereau ou le guillemot …
Pour en savoir plus :
- UICN
- Mnhn