Le 5 juin 1981, un journal scientifique américain mentionne cinq cas troublants ; des jeunes gens ont développé une pneumonie très rare, qui d’ordinaire ne touche pas les personnes en bonne santé. Deux d’entre eux sont morts. Dans un hôpital parisien, un jeune médecin lit ce bref compte rendu. Il s’appelle Willy Rozenbaum et se souvient :
Très vite, on s’aperçoit que ce mal mystérieux peut aussi toucher les personnes hétérosexuelles. Et qu’un virus est très probablement en cause. Willy Rozenbaum en parle alors à des chercheurs de l’Institut Pasteur. Parmi eux, Françoise Barré-Sinoussi qui, en 1983, parvient à identifier le virus -ce qui lui vaudra, en 2008, le prix Nobel de médecine.
C’est donc l’analyse d’un ganglion qui permet d’isoler le virus. Tandis que les connaissances s’étoffent, l’hécatombe continue. Séropositif sonne comme une sentence de mort à plus ou moins court terme.
Le premier médicament, l’AZT, est mis sur le marché en 1987. Mais le véritable tournant a lieu au milieu des années 1990 avec l’arrivée des trithérapies, qui donnent un autre visage à la maladie.
Aujourd’hui les médicaments se sont beaucoup améliorés. L’espérance de vie des patients traités rejoint celle des personnes non infectées.
Les traitements au Nord, la majorité des malades au Sud. Cette réalité est vite devenue insupportable. Depuis les années 2000, on assiste à une mobilisation internationale sans précédent ; à ce jour plus de 6 millions et demi de personnes sont traitées dans les pays du Sud. Mais 9 millions de personnes attendent toujours. La lutte continue.