Psychiatrie : Appel à la résistance contre "la déraison d'Etat"

La loi sur les soins psychiatriques -qui instaure notamment les soins à domicile sous contrainte- devrait être adoptée le 1er juin 2011 par les députés. Le Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire s'oppose à cette loi qui, selon lui, exclut la complexité de la maladie mentale.

« J’ai l’impression qu’on me parle souvent comme si j’entendais des voix. Parfois quand je n’ai pas pris mes médicaments, j’ai l’impression qu’on me parle constamment », explique un patient ...

Parce que la maladie mentale est difficile, parce que le soin en psychiatrie est extrêmement complexe et délicat, psychiatres et infirmiers dénoncent toujours aussi fermement un projet de loi qui prévoit de soigner à domicile sans le consentement du patient. Pire à leurs yeux, si un patient refuse le soin, ce dernier pourra être conduit à l'hôpital par la police.

Selon Yves Gigou, infirmier en psychiatrie, membre du collectif des 39, il s'agit « plus [d']une loi de police qu’une loi sanitaire ».

Autre sujet d'inquiétude suscitée par ce projet de loi, le recours aux médicaments : « Les soins sous contrainte à domicile, étant donné la pénurie des effectifs soignants -en particulier infirmiers- et de l’absence de formation spécifique, ça va être des soins médicamenteux, des prescriptions de produits retard, des choses comme ça. Or, tout le travail des professionnels de la psychiatrie repose sur des relations de confiance entre le patient et les soignants qui le prennent en charge -et vice versa- pour que les thérapeutiques se déroulent dans de bonnes conditions ».

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