Au cœur de la discorde : les cellules souches embryonnaires. Ces cellules, issues d’un embryon de quelques jours, ont la faculté de se différencier pour former les tissus et organes du corps humain. Pour certains chercheurs, elles pourraient permettre à terme de réparer des organes abîmés, comme un cœur après un infarctus. On en est loin, mais ces cellules présentent d’ores et déjà un intérêt pour l’étude des maladies.
En pratique elles sont prélevées sur des embryons issus de fécondations in vitro et pour lesquels il n’y a pas de projet de naissance. Reste que ces recherches induisent la destruction de l’embryon, d’où les questions d’ordre éthique.
Jusqu'à présent, des expérimentations autorisées au cas par cas ...
Au nom du respect de la dignité humaine, la France a opté depuis 2004 pour un régime d’interdiction assorti de dérogations. Les expérimentations sur les cellules souches embryonnaires sont donc possibles, mais elles sont autorisées au cas par cas.
Pour les partisans de ces recherches, cette législation est illisible à l’étranger et freine les progrès. La majorité des sénateurs s’est rangée à cet avis et a voté pour une autorisation encadrée.
La différence est surtout d’ordre symbolique. Mais elle a fait bondir certains députés de droite, et sortir de leur réserve des représentants de l’Eglise, tel le Cardinal Vingt-Trois qui dénonce une « instrumentalisation de l’être humain ».