Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), trois produits pharmaceutiques sur 10 en Afrique, Asie et Amérique latine sont contrefaits. Entre 50 et 60% des médicaments contre les infections dans certaines régions d'Asie ou d'Afrique contiennent des agents actifs en dehors des limites acceptées.
Outre le fait que les personnes faisant usage de ces médicaments sont exposées à des risques parfois mortels, « les experts médicaux ont prévenu que chaque patient sous-traité devient un vecteur à travers lequel des ‘supermicrobes’ peuvent se développer devenant une menace globale à la santé publique », a expliqué l'Unodc.
Un marché fructueux pour les groupes criminels organisés
« Les médicaments frauduleux offrent aux groupes criminels organisés un fort rendement avec des risques relativement faibles, au final au détriment de la santé de personnes qui ne se doutent de rien », a déclaré le directeur de l’organisation, Youri Fedotov. Avec une valeur estimée à 1,6 milliard de dollars (1,1 milliard d'euros) pour les seules Afrique et Asie, l'industrie des médicaments de contrefaçon, dangereuse et souvent mortelle, est devenue non seulement l'un des principaux problèmes sanitaires mondiaux, mais aussi un secteur à forte croissance pour le crime organisé, a indiqué l'agence, dont le siège est à Vienne.
Le phénomène ne se limite pas aux pays en développement, a ajouté l'Onudc. Certes, les cas avérés de médicaments contrefaits sont moins importants dans les pays développés, mais en 2008, les douanes européennes ont recensé plus de 3.200 tentatives d'importer de faux médicaments, représentant près de 9 millions d'articles.