Les conclusions du rapport d'un organisme officiel, le Bureau d'audiences publiques en environnement (BAPE) -qui a mené depuis l'automne dernier une vaste consultation sur le sujet-, est sans ambiguïté : « Le manque de connaissance requiert de la part du gouvernement un encadrement serré et une très grande prudence », a déclaré le ministre de l'Environnement de la province du Québec, Pierre Arcand.
Plusieurs des questions soulevées par les membres du BAPE sont restées sans réponse et le ministre estime qu'une « évaluation environnementale stratégique » sur l'exploitation de ces réserves de gaz non conventionnel s'impose : « Le Québec se doit d'approfondir l'expertise sur le plan technique et scientifique, notamment en matière de géologie, d'hydro-géologie, de traitement des eaux usées, d'aménagement du territoire et de cohabitation harmonieuse avec la population », a-t-il dit.
Un projet bien accueilli par les écologistes et les ingénieurs
Cette étude d'impact sur l'environnement sera lancée cet été et durera de 18 à 30 mois, a-t-il ajouté. De plus, pendant toute la durée de l'étude, « les nouveaux forages et les opérations de fracturation hydraulique (de la roche renfermant le gaz) ne seront autorisées que pour les fins d'acquisition de connaissances scientifiques ».
L'industrie n'a pas immédiatement réagi à cette annonce mais la Fédération des chambres de commerce du Québec a estimé qu'elle équivalait à « un moratoire de facto », pendant qu'écologistes et l'association des ingénieurs du Québec accueillaient plutôt bien la décision du gouvernement.