Un patient âgé de 78 ans, atteint de cancer, s'est vu éviter une ablation complète du poumon grâce à une greffe de bronche artificielle : « Notre démarche repose sur 10 années de recherche, a déclaré le professeur Martinod [mais] il faut rester très prudent », assurant par ailleurs que le malade subit « une surveillance régulière, (...) va bien, marche, va dans sa maison de campagne ».
L' innovation chirurgicale, réalisée le 28 octobre 2009, « a permis non seulement d'ôter la lésion cancéreuse avec des marges de sécurité plus importantes, mais aussi d'éviter l'ablation complète prévue du poumon, intervention comportant un très haut risque de mortalité postopératoire », a indiqué l'AP-HP.
Un pari réussi d'autant plus positif que « même si on peut vivre avec un seul poumon, l'ablation du poumon est l'intervention la plus risquée, toutes chirurgies confondues », a expliqué le Pr Martinod.
Ce qu'il faut savoir ?
La bronche artificielle est constituée d'un tissu biologique (tissu dit "aortique") renforcé par une structure métallique interne (ou stent).
- La greffe de tissu aortique, préservé par le froid et stocké dans une banque de tissus, déjà utilisé en chirurgie vasculaire, présente l'avantage de ne pas nécessiter de médicaments anti-rejet, contre-indiqués dans les cancers. Ce tissu aortique constitue une "matrice" que viennent coloniser les cellules bronchiques pour reconstituer un épithélium avec ses cellules ciliées.
- Le stent est quant à lui « vraiment adapté à l'opération », a précisé le médecin.Les travaux expérimentaux ont été réalisés dans le laboratoire de Recherche biochirurgicale du Pr Alain Carpentier, mondialement connu pour la mise au point des bioprothèses valvulaires cardiaques.
(*) Hôpital Avicenne, Bâtiment Madeleine Bres, Service de chirurgie thoracique.
Pour en savoir plus :
- Voir dossier de Futura-sciences
- Cancer du poumon: Informations - traitement - dépistage et e-cancer