A la différence du gaz naturel, le gaz de schistes ne se situe pas dans une poche mais il est piégé dans des roches très peu perméables. Pour l'exploiter, il faut donc
pratiquer une série de forages de deux à trois kilomètres et fracturer la roche en injectant d'énormes quantités d'eau, de sable et de produits chimiques.
En mars 2010, le gouvernement a octroyé des permis de prospection dans trois zones qui couvrent une partie des départements de l'Hérault, de l'Aveyron, de la Lozère, de l'Ardèche et de la Drôme.
Par ailleurs, « huit à neuf demandes sont en cours de traitement », majoritairement dans le sud-est du pays, selon le responsable exploration pétrolière France au ministère de l'Ecologie, Claude Lamiraux.
Risques de contamination des nappes phréatiques ...
Risques de contamination des nappes phréatiques, besoins d'eaux énormes, pollution visuelle, et manque de transparence dans la procédure... passés relativement inaperçus à l'époque, ces permis entraînent une crispation croissante sur le terrain et « l''inquiétude monte » du côté des riverains.
Reconnaissant des « inquiétudes et des interrogations légitimes et grandissantes », la ministre française de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet a assuré qu'il n'était « pas question » de suivre l'exemple américain où « des techniques dangereuses pour l'environnement » sont utilisées. Toutefois, les assurances du gouvernement ne semblent pas convaincre : « Il est surprenant d'entendre la ministre dire qu'en France, on ne fera pas pareil, qu'on n'utilisera pas de techniques sales, c'est un voeu pieux car les brevets
et la technologie sont américains », assure le porte-drapeau de la contestation, le député européen José Bové.
De son côté, l'Amicale des foreurs, s’insurge contre la polémique environnementale : « Certes, la fracturation hydraulique nécessite d’importantes quantités d’eau, insiste-elle, mais cette eau est récupérée et retraitée. Et si les travaux sont bien faits, l’injection de produits chimiques [qui se fait aussi dans le cas de forages "classiques"] ne risque pas de polluer, d’autant moins que les roches concernées sont très compactes. S’il y a parfois eu des problèmes de pollution aux États-Unis, c’est "justement parce que les législations dans ce domaine y sont laxistes et n’ont rien à avoir avec celles beaucoup plus élaborées et contraignantes en France", explique Jacques Sallibartant :"Les demandes de permis chez nous exigent une procédure très longue et complexe mais rassurante et les études d’impact sont obligatoires", rappelle-t-il.
Passée la phase de l'étude des échantillons, les premiers forages de prospection pourraient intervenir rapidement.