Flexblue, un mini-réacteur sous marin très innovant

L'ancienne Direction des constructions navales (DCNS) entend s'appuyer sur ses 40 ans d'expérience dans la construction de sous-marins à propulsion nucléaire, pour proposer un mini-réacteur sous marin de petite puissance, baptisé Flexblue. A l'allure d'un sous-marin prévu pour être posé au fond de l'océan, il serait semble-t-il  idéal pour alimenter une île ou une région isolée. Un concept trés innovant pourrait « renforcer la prééminence du nucléaire français », selon le PDG de la société, Patrick Boissier.

Flexblue est cylindrique, mesure 100 mètres de long et 15 mètres de large. Il y a encore quelques mois, l'industrie nucléaire française plaçait tous ses espoirs commerciaux dans le réacteur nucléaire de 3e génération EPR. Mais cette grosse machine, d'une puissance de 1.650 mégawatts (MW) a essuyé un camouflet majeur lors d'un appel d'offres de 20 milliards de dollars à Abou Dhabi en décembre 2009. Coûteux, ce réacteur ne convient effectivement pas à tous les pays, notamment ceux dont les réseaux électriques sont peu développés.

Pour développer leurs chances à l'export, plusieurs sociétés se sont lancées dans la concurrence. DNCS a pris de court Areva, EDF et CEA qui ont souhaité participer aux études dans l'espoir d'installer un prototype aux large des côtes françaises en 2016 ou 2017.

Transportable par bateau, il serait construit dans les chantiers navals français

Ancré au fond de l'océan sous 60 à 100 mètres d'eau, contrôlé à distance, Flexblue permettrait d'alimenter de 100.000 à 1 million d'habitants via un câble électrique sous-marin, soit « une ville de la taille de Tanger ou une île comme Malte », selon Patrick Boissier. Transportable par bateau, il serait construit dans les chantiers navals de Cherbourg (nord-ouest), où seraient aussi effectuées les opérations de maintenance et de rechargement en uranium.

« Cette technologie a démontré sa faisabilité et sa sécurité »

D'un coût de quelques « centaines de millions d'euros », il présenterait plusieurs avantages par rapport à un réacteur classique : construit en série, donc plus rapidement (2 ans), il fera l'économie des onéreux travaux de génie civil tels que béton armé, terrassement, etc. Et, même s'il était vendu à l'étranger, il serait construit en France avant d'être livré par bateau.

En termes de sûreté, « cette technologie a démontré sa faisabilité et sa sécurité », assure Patrick Boissier, mettant en avant les 150 réacteurs nucléaires en service dans le monde. La chute d'un avion ou d'un missile serait ainsi stoppée par la profondeur d'eau, avance-t-il. Et « l'eau est la meilleure barrière contre l'irradiation », a-t-il souligné.

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