Google teste des voitures capables de démarrer, se garer et se conduire toutes seules. Les véhicules utilisés, des Toyota Prius et une Audi TT, selon le quotidien New York Times, sont équipés de caméras vidéos, de radars, d'un capteur laser et de cartes détaillées. A l'heure actuelle, des systèmes existent déjà qui peuvent pallier les manquements du chauffeur dans certains cas : par exemple adapter la vitesse par rapport au véhicule qui précède, détecter des obstacles ... Mais là il s'agit de tester des voitures totalement autonomes, la motivation principale étant de réduire le nombre d'accidents sur les routes, qui dans neuf cas sur dix, sont dus à une erreur du conducteur.
D'autres fonctionnalités sont à l'étude, comme chez BMW, le constructeur allemand haut-de-gamme, qui travaille à une voiture pouvant passer en mode de conduite autonome si le conducteur est victime d'un malaise, qui puisse se garer au bord de la route et appeler les secours. L'étape suivante serait d'avoir une voiture roulant toute seule.
« Ceci permettrait de faire meilleur usage de son temps ... »
« Les intérêts sont multiples », explique Lutz Eckstein, directeur de l'institut Ika, situé à Aachen (Allemagne) qui travaille sur ce sujet. Par exemple, « dans le domaine militaire, ceci permettrait de transporter des biens sans risquer la vie de soldats. Dans le transport routier, il y a un intérêt économique mais aussi des questions de sécurité, comme celle de l'assoupissement des chauffeurs au volant. Et dans le domaine privé, ceci permettrait de faire meilleur usage de son temps »..., notamment dans les bouchons!
Selon Lutz Eckstein, il est imaginable de voir apparaître, d'ici trois à cinq ans, des voitures capables de se conduire elle-mêmes lorsque le trafic est ralenti, à une vitesse de 30 km/h environ. Il est en revanche plus dubitatif, quant à la création prochaine d'un véhicule pouvant effectuer de longues distances.
« Tout véhicule en mouvement (...) doit avoir un conducteur »
Un autre procédé qui pourrait bientôt devenir réalité est celui des convois de six à huit voitures communiquant avec un véhicule de tête (bus, camion ou taxi) en charge de la conduite. L'Union européenne a lancé en 2009 un programme en ce sens, avec pour objectif des véhicules roulant seuls dans les dix ans à venir et des tests menés dès l'an
prochain. Ainsi, dans les «voitures suiveuses», les conducteurs pourraient « lâcher le volant et lire le journal, répondre au téléphone ou regarder la télé », promet ce programme. Ceci permettrait de réduire le nombre d'accidents mais aussi la consommation en énergie et les émissions de CO2.
Pour autant, il n'est pas question de supprimer complètement le conducteur : selon la législation en vigueur, « tout véhicule en mouvement (...) doit avoir un conducteur ». Pour Patrice Reilhac, directeur de l'innovation pour l'aide à la conduite chez Valeo, les
solutions les plus réalistes à court et moyen terme sont celles « qui n'automatisent qu'une partie de la conduite ».
Un championnat pour voitures autonomes se tiendra pour la première fois en 2011 aux Pays-Bas.