Des pâtes nutritives pour mieux répondre aux besoins de l’aide alimentaire

L’aide alimentaire internationale aux pays du Sud doit être le plus vite possible remplacée par des pâtes nutritives et pâtes préventives, des produits qui existent depuis des années et répondent parfaitement aux besoins des jeunes enfants,  estime la présidente de Médecins sans frontières, Marie-Pierre Allie. D'après elle, l'aide actuelle est composée essentiellement de farines qui « n'apportent pas aux enfants (de moins de deux ans) les éléments indispensables à leur nutrition ». 

« Nous ne donnerions jamais à nos propres enfants la nourriture que nous envoyons à ceux des principaux foyers de malnutrition d'Afrique subsaharienne et d'Asie », a affirmé le Dr Allie.

Stéphane Doyon, responsable de la nutrition de la campagne d'accès aux médicaments essentiels de MSF, explique que les farines couramment envoyées dans les pays du Sud « ont été conçues il y a 40 ans et ne contiennent pas de protéines animales, pas assez de minéraux et de vitamines et contiennent des facteurs anti-nutritionnels ».

Parfois plus chères mais mieux équilibrées, les pâtes nutritives prêtes à l'emploi ont fait la preuve de leur efficacité et peuvent souvent être produites sur place mais, ajoute Stéphane Doyon : « Il est difficile de changer les normes et il y a de réels blocages, notamment au niveau de l'Union européenne (UE) », l'un des principaux donateurs internationaux.

L'IRD et Nutriset intensifient leur action contre cette malnutrition

A ce propos, l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et Nutriset  vienne justement de faire une annonce qui va dans les sens de ce que souhaite MSF, avec la mise en ligne d’un dispositif simple et innovant d’accès à leur brevet pour favoriser la production d’aliments prêts à l’emploi de type Plumpy’nut®; un dispositif grâce auquel désormais les entreprises locales pourront obtenir « en quelques clics » sur Internet un Accord d’usage de brevets pour développer et commercialiser leurs propres produits auprès des acteurs de l’aide humanitaire.

« Notre objectif était de rendre la prise en charge de la malnutrition aiguë sévère plus simple, plus efficace, accessible à un plus grand nombre d’enfants, rappelle Michel Lescanne, fondateur de Nutriset. Nous voulions aussi que notre produit puisse être fabriqué dans les pays du Sud, avec de premières expériences de production locale menées dès 1997. »

Ayant pour objectif de contribuer à l’autonomie nutritionnelle des pays et populations vulnérables, l’IRD invite les bénéficiaires de cet accord à reverser chaque année 1% de leur chiffre d’affaire. Les revenus issus de ces conventions seront intégralement utilisés pour la mise en œuvre des actions de recherche de l’Institut au profit des pays du Sud, pour le développement des solutions et des produits de demain. Nutriset ne demandera aucune contrepartie financière dans le cadre de cet Accord, estimant que la valorisation de sa recherche doit se faire à travers la vente de ses produits.

Pour en savoir plus :

Consulter le site de l'OMS

Réseau PlumpyField

Nutriset 

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