Inondation de boue toxique en Hongrie: 4 morts et une catastrophe écologique

Le gouvernement hongrois a déclaré mardi l'état d'urgence dans trois départements de l'ouest du pays après un accident la veille dans une usine d'aluminium de la ville d'Ajka (160 kilomètres à l'ouest de Budapest). Un réservoir s'est rompu pour une raison encore inconnue et a déversé quelque 1,1 million de mètres cubes de boue rouge toxique sur les sept villages avoisinants.

Selon le dernier bilan humain la marée de boue rouge, provoquée par un accident industriel dans l'ouest du pays, a entraîné la mort de quatre personnes; trois restent disparues et sur 123 blessés recensés, 61 victimes sont hospitalisées, souffrant de brûlures causées par la boue toxique : « Les travaux d'assainissement se poursuivent avec 500 personnes aujourd'hui (6 octobre 2010); nous nettoyons les rues et les maisons avec des jet-d'eaux à haute-pression sous la direction du Service de santé national (ANTSZ) », a déclaré Timea Petroczi, porte-parole des services contre les catastrophes. « Le nettoyage des rivières est aussi en cours depuis hier », a-t-elle précisé, car tout l'écosystème autour du Danube est menacé.

La menace pèse sur un département voisin

Un réservoir s'est rompu pour une raison encore inconnue et a déversé quelque 1,1 million de mètres cubes de boue rouge toxique mélangée à de l'eau sur les sept villages avoisinants.

La pollution pourrait atteindre le département de Gyôr-Moson-Sopron vers 10H00 GMT, selon un expert cité par l'agence de presse hongroise MTI. Mais grâce à la pluie et au nettoyage des eaux entrepris depuis mardi, « le niveau alcalin de la Marcal est déjà en baisse, et la Raab (un affluent direct du Danube) devrait subir des dommages beaucoup moins importants » que redouté, a-t-il assuré.

« Présence de plomb, de chrome et d'arsenic »

Selon Mme Petroczi, les canalisations d'eau ne sont pas menacées par la pollution. Par mesure de précautions, « il est interdit d'utiliser les puits », a-t-elle précisé. L'armée hongroise a de son côté reconstruit un pont à Kolontar, qui a été détruit par le déferlement de la boue. Ce pont temporaire a été ouvert ce matin à 08H00 GMT pour permettre à la population de retourner dans leurs maisons détruites.

L'organisation de protection de l'environnement Greenpeace a de son côté prélevé des échantillons d'eau mardi, révélant « la présence de plomb, de chrome et d'arsenic », a indiqué un porte-parole Marton Vay. Greenpeace attend encore des résultats supplémentaires dans l'après-midi pour définir son plan d'action, a-t-il ajouté.

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