L'armée est mobilisée pour lutter contre la dengue à la Martinique

Des militaires ont été mobilisés à partir de ce 23 août 2010 aux Antilles françaises : avec quelque 3500 cas avérés par semaine, les hôpitaux et les autorités sanitaires de Martinique sont sur le qui-vive face à l'intensification de l'épidémie de dengue, qui a fait neuf morts et frappé 22.000 personnes sur l'île depuis son démarrage en février 2010. L'armée apporte son aide dans la démoustication intensive et la destruction des gîtes larvaires de moustiques porteurs du virus transmissible à l'homme.

« Nous pensons que le pic de l'épidémie n'est toujours pas atteint », s'inquiète Alain Blateau, ingénieur à la Cire (Cellule interrégionale d'épidémiologie Antilles-Guyane). Depuis début juin, le nombre de personnes touchées par ce virus véhiculé par un moustique - l'Aedes Aegypti - est en constante augmentation. Si elle n'est pas plus virulente que les précédentes, l'épidémie a cette fois commencé plus tôt dans l'année et touche plus de personnes.

A l'hôpital, les services d'urgences sont sur la brèche, avec 20% d'entrées en plus par jour. « Notre équipe est préparée, nous recevons quotidiennement entre 15 et 20 patients avec des syndromes fébriles aigus », assure le docteur François Besnier, chef du service des urgences. Un tiers des patients sont traités et renvoyés chez eux avec des consignes sanitaires. Ceux qui développent des formes plus sévères sont gardés afin de les surveiller et de les réhydrater.

Si le nombre de patients atteint de la dengue venait à dépasser la vingtaine par jour, le service des urgences du CHU devrait ouvrir un nouveau secteur. Des salles sont prêtes mais l'hôpital manque d'effectif pour accueillir les patients : une grande partie du personnel est touchée par le virus.

Assainissement de l'environnement

Face à cette montée du nombre de cas, majoritairement bénins, les autorités sanitaires et locales tentent prioritairement de limiter l'évolution géographique du fléau. « Le moustique vecteur de la dengue est domestique. Les foyers se trouvent directement à l'intérieur des habitations, dans les retenues d'eau propre », rapporte le docteur André Yébakima, épidémiologiste.

Les services de démoustication sont harcelés. « Dès lors qu'un cas suspect ou avéré de dengue se déclare dans un appartement ou une maison, nous intervenons dans le quartier », explique Vincent Labeau, chargé de cette tâche.

L'opération est rapide mais impressionnante mais la zone infectée ne cesse de s'agrandir : limitée à quelques communes du Sud de l'île au mois de mai et juin, elle s'est élargie jusqu'au Nord au mois de juillet. A Rivière-Pilote, à quelque 30 kilomètres au sud-est de Fort-de-France, Vincent et son équipe interviennent pour la 3e fois depuis début juin. Ils débarquent en combinaison spéciale, un masque sur le visage et armé d'une « démoustiqueuse », une machine à moteur qui diffuse un puissant gaz. En quelques secondes, les appartements, un par un, sont enfumés. Les habitants y sont délogés pendant 45 minutes.

(- Au Laos, la dengue a tué 36 personnes depuis le début de cette année-épidémie la plus grave depuis 7 ans.

- Et le Honduras est également sévèrement touché ).

Pour en savoir plus :

Consulter les sites

- de la Cellule de l’Institut de Veille Sanitaire en région (Cire) Sud/ Surveillance, évaluation, alertes

- de RFO / Consignes pour enrayer l’épidémie de dengue

- du ministère de la Santé / appel à la mobilisation et / information, prévention, historique

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