L’ouragan qui s’approche devrait perturber la lutte contre la marée noire

Le Centre national des ouragans basé en Floride (sud-est des Etats-Unis) a lancé l’alerte le 21 juillet 2010 : la probabilité pour qu'une dépression, qui se trouve actuellement dans les Caraïbes, se transforme en ouragan « dans les 48 prochaines heures » est désormais de 50% contre 60% quelques heures plus tôt.

Multiples opérations sont déployées pour tenter de mettre un terme définitif à la marée noire qui souille depuis trois mois le golfe du Mexique. Des efforts qui pourraient bien se trouver prochainement ralentis, voire contrariés par l’arrivée de l’ouragan, d’où la nécessité « d'observer l'évolution de la météo très minutieusement et d'ajuster nos plans en fonction », a déclaré le vice-président de BP Kent Wells : « Si nous devions évacuer la zone (...) nous pourrions connaître un retard de 10 à 14 jours dans l'avancement des opérations », a souligné Thad Allen, responsable de la lutte contre la marée noire pour l'administration américaine.

Selon l'évolution de la dépression, les autorités pourraient décider de faire évacuer les bateaux et les ingénieurs -qui s'activent dans le golfe du Mexique pour mettre en oeuvre des solutions qu'ils espèrent définitives-, telles que le forage de deux puits de secours et la mise en place de la stratégie Static kill, consistant à injecter un mélange de liquide et de matières solides dans le puits avant de le sceller avec du ciment. Mais Thad Allen a souligné que BP devait auparavant terminer le coffrage du puits de dérivation avant de se voir donner l'autorisation pour cette action.

Près de 43 millions de litres de pétrole brûlés depuis le début de la marée noire

La tempête tropicale se rapproche : mercredi 21 juillet 2010 déjà, des vagues d'un à deux mètres de haut et des pluies battantes commençaient à freiner les opérations et les autorités américaines devaient ajourner leur autorisation sur la poursuite des tests consistant à poser un entonnoir au-dessus du puits la semaine dernière. Pourtant, cette technique a permis d'arrêter, enfin, l'écoulement quotidien de millions de litres de brut. Thad Allen souligne d’ailleurs, que les 750 navires déployés dans le golfe du Mexique -pour récupérer le pétrole qui alimente en surface la marée noire- sont d'ailleurs désormais « bien en peine » de trouver du brut à collecter.

Selon les autorités américaines, près de 43 millions de litres de pétrole ont été brûlés volontairement depuis le début de la marée noire en avril, soit plus que le pétrole qui s'était répandu sur les côtes de l'Alaska en 1989 après le naufrage de l'Exxon-Valdez.
Quelque 130 millions de litres d'un mélange d'eau et de pétrole ont par ailleurs été récupérés depuis le naufrage le 22 avril de la plateforme Deepwater.

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