Cette nouvelle expédition chinoise dans cette région du monde a de quoi éveiller les interrogations. S’agit-il de prendre la mesure de nouvelles possibilités en matière de transport maritime entre Shanghaï et l'Europe, par exemple ? Probablement. Actuellement, les bateaux de commerce chinois doivent emprunter le détroit de Malacca et le canal de Suez pour accéder à la Méditerranée ; or, la route par l'Arctique permettrait de réduire ce trajet de quelque 6400 kilomètres, et permettrait d’éviter aussi le golf d'Aden où sévissent de nombreux bateaux pirates.
Mais ce n'est pas le seul enjeu qui pousse la Chine à s'intéresser à la fonte des glaces en Arctique car, selon l’Institut de géophysique américain (USGS), cette région du monde abriterait jusqu'à 13% du pétrole et 30% du gaz naturel mondiaux encore non découverts.
Tout argument est bon pour chercher à s’implanter en Arctique
Seulement, la Chine n'est pas le seul pays à convoiter ces ressources énergétiques. Les états voisins de l'Arctique -à savoir : la Russie, la Norvège, le Danemark, les Etats Unis ou le Canada- revendiquent leur part du gâteau car la manne économique potentielle est importante. Or, cette situation pose un véritable problème pour la Chine qui, quant à elle, n'a aucune attache territoriale dans cette zone du monde !
D’où, en attendant que la question de la souveraineté des ressources de l'Arctique ne soit posée, la volonté de la Chine de s'implanter sur le terrain scientifique aux pôles. Ainsi, le gouvernement chinois a-t-il annoncé la création dans les prochaines années d'un deuxième brise glace, plus petit et doté d'une technologie de dernier ordre.
Vidéo du Centre national de Recherche scientifique
Pour en savoir plus :
Consulter le site
- du CNRS : Climat, une enquête aux pôles
- de l'Institut de physique du globe, à Paris (France)