Il reste probablement moins de 130 baleines grises du Pacifique nord dont seulement deux douzaines de femelles en âge de se reproduire, d’où la nécessité de veiller à ne pas nuire à leur environnement pour permettre leur survie. Mais, les recherches -conduites par Rosneft (société d'Etat russe)- au large de la Sibérie vont à l’encontre de tout dispositif de protection car elles sont prévues précisément au moment où le plus grand nombre de baleines grises, avec leurs baleineaux, se rassemblent sur la zone pour se nourrir.
De nombreuses études ont montré en effet que la pollution sonore en mer exclut les baleines de nombreuses zones de ravitaillement et qu’elle entrave leur capacité à communiquer entre elles. Au même titre que les sonars utilisés par l’armée pour détecter les sous-marins, qui propagent dans l'eau le son d'explosions très fortes pouvant provoquer des pertes d'audition et endommager les organes internes des baleines, les sonars utilisés par les industriels « peuvent excéder les 230 décibels et s'avérer mortels à une distance de un à trois kilomètres », selon Michel André, directeur de bioacoustique appliquée à Barcelone.
Dans leur rapport, les scientifiques de la Commission baleinière internationale qui s’est émue de « l'impact potentiel sur les baleines grises des recherches et [a recommandé] fortement leur suspension au moins jusqu'en juin 2011 ».
Le pétrole n’attendra pas le nombre des baleines …
Si les Etats-Unis, le Mexique, la Grande-Bretagne notamment ont apporté leur soutien le 23 juin dernier à la CBI, le représentant de la Russie, quant à lui, a prévenu que les opérations, notamment des tests sismiques, seraient maintenus comme prévu. Pour tenter de le faire fléchir, les experts de la CBI ont souligné qu'une autre compagnie russe opérant dans la même région, Sakhalin Energy, avait pour sa part adopté les recommandations de calendrier et de procédure de l'UICN (l'Union mondiale de protection de la nature) afin d'éviter d'affecter les baleines.
Pourtant, « ce n'est pas comme si la Commission leur demandait de ne pas faire de recherches du tout », a plaidé et insisté Wendy Elliott, responsable de programme au WWF International soulignant que : « Tout ce qu'on leur demande, c'est d'attendre une année et d'opérer avant l'arrivée des baleines dans la zone ».
Pour en savoir plus :
Consulter les sites
- des dossiers Sagascience du CNRS / l'impact de la disparition des espèces et celui sur la biodiversité
- de l'Ifremer
- de l'observatoire qui détecte les évènements susceptibles d'avoir un impact sur les populations de mammifères marins : Centre de Recherche sur les Mammifères Marins de la Rochelle
- deTerra Nova où est expliqué le fonctionnement du sonar du cétacé, assorti d'un joli dossier sur les baleines.