De gros satellites pour surveiller les petits moustiques

Toulouse space show, le salon consacré aux applications spatiales (GPS, téléphonie…) qui a réuni des milliers de spécialistes à Toulouse s’est refermé le 11 juin 2010. A cette occasion, la surveillance par satellite en matière d’insectes a fait l’objet de présentation.

La détection de moustiques et de bactéries vecteurs de maladies comme le paludisme ou des gastro-entérites, le suivi d'épidémies, se font désormais dans les zones les plus reculées grâce à l'observation par satellites, la télé-épidémiologie. En effet, « l'espace et ses multiples applications - météorologie, étude des océans, analyse de la végétation... - permet de déterminer quand une espèce dangereuse risque de proliférer », a expliqué Murielle Lafaye, responsable du programme télé-épidémiologie du Cnes.

Antonio Guell, responsable des programmes d’applications et de valorisations du Centre national d’études spatiales (CNES), précise à qui s’adresse cette technique originale.

L'armée française, appelée à se déployer en zones tropicales, a fait appel pour ses cantonnements aux services du Cnes en télé-épidémiologie afin de déterminer les quartiers urbains les moins risqués pour le paludisme au Sénégal, grâce à une cartographie de la végétation et du bâti, etc.

Les bactéries transmettant des maladies aux coquillages, et par leur consommation à l'homme, sont détectées quant à elles grâce à la présence du zooplancton, dont elles consomment la chlorophylle. Dans une zone d'aquaculture, les satellites permettent de suivre le développement du zooplancton, le taux de salinité ou la température de l'eau... et donnent aux biologistes le moyen de donner l'alerte si les conditions se prêtent à la prolifération des bactéries.

« Le suivi d'une épidémie comme celle de la grippe aviaire, relate encore Murielle Lafaye, a largement profité des satellites: ils permettent de connaître les routes migratoires des oiseaux, de prévoir avec les ornithologues leurs changements en cas de vague de froid, de savoir s'il existe des élevages près des zones de repos »...

Pour en savoir plus:

Lire le Science et Avenirs / La chasse aux moustiques et aux bactéries s'organise par satellite

 

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