Différentes études, dont celles de l'équipe angevine, avaient déjà identifié les polyphénols du vin comme responsables d'un effet vasodilatateur, via la production de monoxyde de carbone, par les cellules (dites "endothéliales") qui tapissent la paroi interne des vaisseaux.
Restait à découvrir comment se déclenche la production de monoxyde d'azote. Les scientifiques ont découvert selon quel mécanisme moléculaire les polyphénols du vin rouge conduisent les cellules des parois artérielles à produire un vasodilatateur appelé monoxyde d'azote (NO) : le mécanisme élucidé passe par l'un des récepteurs des hormones oestrogènes des cellules de la paroi vasculaire, auxquels se lient les molécules de polyphénols.
Moins d'infarctus là où la nourriture est riche en graisses!
Sous l'effet des oestrogènes, les femmes présentent un risque cardiaque plus faible avant la ménopause. Or, explique l'un des auteurs, Matthieu Chalopin, « ces effets bénéfiques des oestrogènes passent par cette forme de récepteur »... d'où l'idée, de l'explorer chez les souris, dit-il, et il s'est avéré qu'effectivement, les polyphénols du vin rouge provoquaient la baisse de la tension artérielle chez les souris dotées du récepteur baptisé ERalpha, mais n'induisaient aucun « relâchement vasculaire » chez les souris qui en étaient dépourvues. Preuve que les bienfaits sur la souplesse des artères des polyphénols nécessitent la présence de ce récepteur à oestrogènes.
Cette découverte, outre l'explication scientifique du French Paradox (qui veut encore qu'il y ait moins d'infarctus dans le Sud-Ouest de la France où l'alimentation se révèle particulièrement riche en graisses -foie gras, confit de canard- et en vin! ) ouvre de nouvelles pistes sur le « potentiel thérapeutique des polyphénols contre les maladies cardiovasculaires », assurent les chercheurs.