« Trump ne connaît aucune limite dans sa volonté de renverser les résultats de l’élection présidentielle », titre le Washington Post, le quotidien auteur de ce scoop très commenté depuis hier dans le monde entier ; la divulgation d’un enregistrement dans lequel Donald Trump tente de faire pression sur le secrétaire d’État républicain de Géorgie Brad Raffensperger pour qu’il recalcule le vote en sa faveur «Trouvez-moi 11 780 voix » lui demande sans plaisanter le président qui durant une heure aura tenté « de le flatter, (l’aura) supplier d’agir puis menacé de conséquences pénales », souligne le Washington Post . Mais « en vain », commente également de son côté le New York Times qui consacre toute sa Une au verbatim de cet hallucinant entretien.
« Cette conversation décousue et parfois incohérente a offert un aperçu remarquable de la manière dont le Président reste consumé et désespéré par sa perte », conclut sans ménagement le Washington Post.
Et ce jusqu’au-boutisme de Trump, ce refus de concéder la défaite jette plus que jamais le trouble dans son propre camp « profondément divisé quant au soutien à accorder au président sortant », explique le New York Times qui s’interroge sur les conséquences de ce qu’il appelle une possible «guerre civile » qui pourrait dans un avenir proche « engloutir le Parti républicain alors que les factions préparent à se battre pour savoir si le Parti va continuer sur la politique de terre brûlée forgée par le président Trump ou s’il va revenir à une politique conservatrice plus traditionnelle ».
En Grande-Bretagne, la crise sanitaire s’intensifie
Malgré une campagne de vaccination intensive, avec déjà plus d’un million de personnes vaccinées, les infections s’envolent outre-manche dépassant le seuil des 50 000 pour le 6ème jour consécutif, relate la quasi-totalité de presse britannique - en raison notamment d’un nouveau variant du virus. Si le Sun salue en Une le lancement ce lundi du nouveau vaccin britannique AstraZeneca et Oxford « un coup de pouce vital »selon le tabloïd dans la lutte contre le virus. Le Daily Telegraph de son côté explique que les mesures plus strictes annoncées par le PM Boris Johnson pourraient se traduire par le placement du pays « dans une camisole de force (…) jusqu’à Pâques et au-delà ». Le quotidien indique que des discussions sont engagées sur un possible « reconfinement des personnes les plus vulnérables » et « la fermeture d’écoles à l’échelle nationale » sans doute « dès cette semaine ».
En Allemagne la presse dénonce les problèmes d’approvisionnement en vaccin
Le très sérieux quotidien Die Welt est scandalisé par la pénurie de vaccin en Allemagne et dénonce toute à la fois la mauvaise gestion de l’Union européenne mais également du gouvernement allemand « alors qu’en Israël les campagnes de vaccination se déroulent sans heurts (…) ici le vaccin fait défaut partout » accuse Die Welt qui reproche au ministère de la santé allemand d’avoir trop miser sur l’Union européenne sans explorer d’autres pistes d’approvisionnement au-delà du vaccin de Pfizer-BioNtech . « Et nous les Allemands nous voulons être les leaders en Europe ? » raille encore le quotidien berlinois décidement très remonté. A l’instar du Frankfurter Allgemeine Zeitung qui sous le titre « la vaccination doit réussir » prévient que « rien ne met plus en danger l’acceptation déjà hésitante de nouvelles restrictions qu’une campagne de vaccination bâclée ».
L’Espagne et le Royaume-Uni négocient actuellement un accord de coopération militaire post-Brexit prenant en compte Gibraltar
C’est la Une du quotidien madrilène El País qui cite des sources diplomatiques espagnoles pour annoncer un prochain accord « sur la lutte contre jihadisme, la cyberdéfense ou bien encore les missions militaires conjointes » entre les 2 pays mais aussi « des mesures de confiance » concernant la base britannique de Gibraltar.
Une base militaire stratégique, à la pointe sud de l’Espagne qui « est source de frictions permanentes entre les 2 pays », écrit El País qui rappelle la grande crise diplomatique de l’année 2000 « quand le sous-marin britannique nucléaire Tireless a accosté dans la colonie britannique pendant un an pour réparation en raison d’une sérieuse avarie, suscitant de grandes inquiétudes dans la région et de fortes tensions diplomatiques ». « Des mesures de confiance » sont donc en cours de négociation pour éviter de nouvelles frictions. Pas plus de précisions, mais El País note judicieusement que pour l’instant « l’Espagne ne reçoit d’informations des sous-marins britanniques se dirigeant vers Gibraltar que par l’Otan »,et « qu’il n’existe toujours pas de communication directe entre les ministères de la défense espagnol et britannique ». Un vrai appel du pied.