L’Union européenne est en effet plus que préoccupée face à la tension qui redouble entre Poutine et Erdogan, après la mort de 33 soldats turcs dans un bombardement dans la bataille d’Idlib, au septentrion de la Syrie.
Pour obtenir le soutien de l’Europe, la Turquie menace de ne plus retenir les migrants sur son territoire. C’est « le chantage d’Erdogan », lance Le Parisien, d’une formule qui ramasse le défi par le président turc imposé à l’Union européenne.
C’est « la spirale guerrière », confirme en Une Libération. La Turquie n’entend plus jouer son rôle de « tampon », explique Libé, le président turc a menacé d’ouvrir ses frontières si l’Europe ne lui apportait pas son soutien, laissant des dizaines de milliers de réfugiés fuir vers l’ouest du continent. « C’est l’unique moyen » dont dispose Recep Tayyip Erdogan pour « forcer l’Europe » à le soutenir face à l’alliance russo-syrienne.
Cet « affrontement » russo-turc « inquiète l’Europe », résume Le Figaro. Lequel quotidien dénonce les agissements du président turc, « l’arrogant sultan appelle au secours ses alliés de l’OTAN, dont il a consciencieusement ignoré toutes les mises en garde » et qui somme à présent l’Europe de choisir entre « ce pompier pyromane et le cynique président russe, qui laisse perpétrer un crime humanitaire presque pire que ceux qui l’ont précédé : plus de 900 000 civils sur les routes, dont près de 200 000 abandonnés à ciel ouvert, sous le froid et les bombes ». Attention, prévient Le Figaro, « ce serait une grave erreur d’accorder un blanc-seing à un irresponsable prêt à nous entraîner dans une conflagration avec la Russie ».
« Que peuvent les Européens ? », se demande le journal Le Monde. Soulignant l’ampleur de la catastrophe humanitaire d’Idlib, le quotidien du soir pointe la conjugaison de « l'escalade » militaire et « l'implication » de la Russie qui débouche sur un « défi moral et politique majeur pour l'Europe ».
En France, c’est la peur du coronavirus, qui contamine à mesure que s’étend sa contagion :
Beaucoup de commentaires (et de méditations, il faut bien l’admettre) dans les éditoriaux de la matinée. En cette fin de semaine en France, le coronavirus fait monter un sentiment d’angoisse qui n’a pas échappé à la presse française, laquelle se trouve bien en peine de taire plus avant cet irrationnel qui la place en situation délicate face à ses lecteurs.
Le coronavirus ? La Voix du Nord déplore ainsi « l’irrationalité » qui, selon ce journal, menace, et qu’il appelle une « épidémie de la peur »,
Philosophiquement, Le Courrier Picard médite sur ce risque sanitaire « majeur » qui nous renvoie à « la place de l'homme sur la planète ». Selon ce quotidien du centre-nord de la France, avec cette crise du coronavirus, « l'homme est renvoyé à sa condition : pas grand-chose. Ne voir rien du tout ».
Dans la même veine philosophique, Nice-Matin se penche sur l’étrange phénomène qu’a réveillé ce virus, lequel, selon ce quotidien, vient « couper la France en deux. D'un côté, ceux qui redoutent forcément le pire (…). De l'autre, les matamores prompts à (…) clamer qu'il faut continuer à croquer la vie ».
Face à cette montée des angoisses, la réunion, ce samedi matin, d’un conseil de Défense autour du président de la République, ne va certes pas arranger les choses
Probablement. Angoisse peut-être, mais tant qu’à faire, le chef de l'État et le gouvernement ne veulent pas laisser se développer une « psychose », explique La République des Pyrénées, il ne faut surtout pas qu'on « répète Lubrizol », où l'incendie d'une usine chimique à Rouen a suscité abondance de fausses nouvelles sur les réseaux sociaux. Le premier souci, c'est donc « la transparence », souligne ce quotidien du sud de la France.
Au passage, La Nouvelle République salue la performance du ministre de la Santé, Olivier Véran, invité chaque soir à « assurer » un point quotidien sur les dernières informations vérifiées par ses services, sur le nombre de malades, celui des personnes hospitalisées, sur les foyers confirmés. « Périlleux exercice, souligne ce journal du centre du pays, car il s'agit d'être transparent sans inquiéter ».
Et comme le remarque Le Parisien, le ministre de la Santé a bien recommandé d’éviter désormais la poignée de main pour se saluer. C’est « une première » en France, remarque Le Parisien.
Les Césars pour conclure, la « tension » que vous anticipiez ce vendredi au sujet de remise des prix du cinéma français s’est bien invitée lors de la cérémonie :
De l'affaire Polanski aux polémiques sur la parité ou la diversité à l'écran en passant par la crise de gouvernance au sein de l’académie des Césars, c’est un vrai cocktail détonnant qui a électrisé comme jamais cette distribution des prix, animée par l’humoriste Florence Foresti.
Tension qui a fini par éclater quand fut remis le César de la meilleure réalisation à Roman Polanski pour son film « J’accuse », qui met en scène l’affaire Dreyfus.
Comme jadis les cinéphiles du premier rang à la cinémathèque de Chaillot de Paris, l’actrice Adèle Haenel, sitôt Polanski sacré, claquait son fauteuil, avant de théâtralement quitter la salle, suivie de près par l’équipe du film dont elle est la star, en signe de protestation contre l’hommage ainsi rendu à Roman Polanski.
Et ce samedi matin, c’est sur la prestation de Florence Foresti que le quotidien Le Parisien met l’accent, en soulignant que, face au public, salle Pleyel, en direct à la télé, l’humoriste a mis « les pieds dans le plat », et qu’elle a « dézingué » le « grand absent » de la soirée, roman Polanski, qui a eu droit, de la part de cette humoriste, à un « dégommage au (sic) kalachnikov » ! Ce vendredi soir, salle Pleyel, le « septième art » français a fait son cinéma.